Le Conseil d'Etat enterre la procédure sur les notes de frais d'Anne Hidalgo: "Il y a un laisser-faire"

Circulez y a rien à voir. C’est ce que sous-entend le Conseil d’Etat. Le juge suprême administratif vient de mettre fin à la procédure demandant à la maire PS de Paris Anne Hidalgo la publication de ses notes de frais en intégralité. La raison tient en une phrase: "Aucun de ces moyens n’est de nature à permettre l’admission du pourvoi".
Un camouflet pour l’association UP (Union parisienne, soutien de Rachida Dati, rivale de la maire de Paris) qui réclame depuis 5 ans la publication de l’intégralité des frais de représentation, de bouche et de déplacement d’Anne Hidalgo.
Car l’élue socialiste est pointée du doigt pour ses nombreux déplacements à l'étranger, et ses frais de représentation dont une partie a récemment été révélée, avant qu'Anne Hidalgo ne contre-attaque en divulguant les notes de frais de tous les maires d'arrondissement.
"Anne Hidalgo qui n'est pas la dernière à faire la morale à tout le monde a beaucoup de mal à faire la lumière sur ses notes de frais qui sont des dépenses publiques et doivent pouvoir être examinée par le contribuable", avance ce mardi sur le plateau des Grandes Gueules l'avocat Charles Consigny.
"La gauche a un peu de mal, quand il est question de ses frais de bouche. Ça en dit long sur une certaine hypocrisie", ajoute-t-il sur RMC et RMC Story.
"On devrait demander à ces organismes ce qu'ils font de leurs frais de mandat"
"Si elle s'était appelée Le Pen, Sarkozy ou Mélenchon, elle serait en prison", avance de son côté le prof de philosophie Jean-Loup Bonnamy. "La République des camarades, des petits arrangements entre camarades, le conseil d'Etat et Madame Hidalgo, se porte très bien".
De son côté, Olivier Truchot rappelle que ce n'est pas la légalité de ces frais de mandat qui pose problème mais le souci de transparence: "On devrait demander à tous ces organismes publics, le Conseil d'Etat, le Conseil constitutionnel, la Cour des comptes, ce qu'ils font de leurs frais de mandat".
Le dirigeant du Conseil d'Etat un proche du PS?
"Dans le privé, quand on va au restaurant avec un chroniqueur des Grandes Gueules, on doit expliquer pourquoi on veut se faire rembourser et en général on se le fait refuser. Dans le public, il y a un laisser-faire", ajoute-t-il.
"Comment certains corps constitués maintiennent à leur bénéfice des privilèges", tacle l'avocate pénaliste Chirinne Ardakani qui donne des cours à l'université où elle dénonce le manque de moyens.
Le Conseil d'Etat est actuellement dirigé par le haut-fonctionnaire Didier Tabutot, passé par les cabinets ministériels auprès des ministres socialistes Claude Évin, entre 1988-1991, Martine Aubry entre 1997 et 2000 et deux fois Bernard Kouchner de 1992 à 1993 et de 2001à 2002.