"Le préfet est seulement là pour sanctionner": les fermetures administratives de bars se multiplient en France
Face au retour de l’épidémie de Covid-19, le gouvernement ressort une batterie de mesures pour limiter la propagation du virus. Après Marseille, c’est à Lille que la préfecture a pris la décision d’anticiper la fermeture des restaurants et cafés, au grand dam bien sur des professionnels du secteur.
Les boîtes de nuit et les discothèques sont toujours fermées même si des soirées sont organisées grâce à des aménagements administratifs, notamment en se déclarant "bar-restaurant" et en supprimant la piste de danse. Car zèle et intransigeance seraient de mise concernant les fermetures administratives d’établissements ne respectant pas les règles en vigueur comme le port du masque.
À Bordeaux, c’est l’Austra, un bar dansant des bords de la Garonne qui en a fait les frais selon son patron Eric Mallet. Déjà fermé deux semaines après un contrôle fin juin lors duquel les forces de l’ordre ont constaté que la distanciation sociale n’était pas respectée, l’établissement a été de nouveau fermé pour un mois cette fois.
"On a une perte sèche de 200.000 euros"
"On a rouvert vendredi dernier. On a travaillé normalement de minuit à deux heures et les policiers sont revenus samedi. Ils ont constaté que tout était en ordre. Les gens ne dansaient plus, on leur avait imposé de rester assis à leur table sans démonstration physique. On pensait que ça allait mais j’ai été convoqué lundi pour me voir remettre une deuxième fermeture administrative cette fois-ci d’un mois", explique-t-il sur le plateau des Grandes Gueules ce mercredi.
Au-delà de la fermeture, Eric Mallet déplore le manque de communication de la préfecture, qui s’est empressé de communiquer sur cette décision sans échanger avec lui : "Le préfet ne dit rien, il est là pour sanctionner. Le service de communication de la préfecture avait déjà tweeté sur cette fermeture. Le Préfet montre que le gouvernement reprend la main pour la rentrée". Une fermeté qui condamne tous les employés et l'entreprise: "On a une perte sèche de 200.000 euros. Il faut que la société assèche sa trésorerie pour payer le loyer, les frais fixes et les salaires parce qu’il n’y a pas de chômage partiel bien sur", déplore-t-il.
Depuis le déconfinement et la réouverture partielle des bars le 2 juin dernier puis la réouverture totale le 15, plusieurs établissements ont été frappés des fermetures administratives un peu partout en France pour non respect de la distanciation sociale ou des gestes barrières.