Mis en cause pour son silence après le suicide d'une directrice d'école à Pantin, Jean-Michel Blanquer s'explique
Elle a alerté dans une lettre sur les conditions de travail épuisant que connaissent les directeurs d’école. Christine Renon, directrice de l’école Méhul à Pantin, s’est suicidée le 23 septembre dernier. Plusieurs rassemblements vont avoir lieu ce jeudi, soit 10 jours après le drame, et les syndicats ont appelé à la grève en Seine-Saint-Denis et ailleurs en France.
Dans sa lettre, la directrice avait notamment pointé du doigt la solitude qu’elle ressentait. "Les directeurs sont seuls pour apprécier les situations, mais les parents ne veulent pas des réponses différées. Tout se passe dans la violence de l’immédiateté", a-t-elle notamment écrit.
Une détresse partagée par d’autres directeurs d’écoles, mais aussi par certains enseignants qui regrette l’inaction et le manque d’attention porté par le ministère de l'Éducation nationale. Joëlle Dago-Serry, chroniqueuse des Grandes Gueules, s’est d’ailleurs posé la question du silence du ministre Jean-Michel Blanquer. Dans les Grandes Gueules, le ministre a démenti n’avoir pas porté d’attention à cette affaire.
"Je suis allé à l’école dans les jours qui ont suivi le drame. Cependant, j’y suis allé sans caméra, sans micro. Je pensais que c’était plus respectueux de la situation. Maintenant, je suis obligé de le dire puisqu’il y a ce type d’accusation erronée. Je pense que quand il y a un suicide, on doit se garder de tout commentaire excessif. Essayer de vilipender qui que ce soit, ou dire des choses fausses pour jouer sur l’émotion n’est pas une bonne chose", explique-t-il.
Apporter des solutions
Il affirme que la question du bien-être de la profession est selon lui primordiale. Il affirme que dans sa lettre Christine Renon pointe "la difficulté du métier lié aux exigences qui arrivent de partout. Si on veut faire le tour des motivations, il y a la pression sociale, il y a le manque de structure de la direction d’école et ça, c’est un problème sur lequel nous devons travailler. Ce drame vient souligner des problèmes qui sont bien réels et je veux y apporter des solutions collectivement", indique le ministre.
Selon lui, il reste encore du travail, mais les réformes qui ont déjà été prises vont dans le bon sens notamment au primaire. "La France peut avoir confiance en son école", conclue-t-il.