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Rixe aux Lilas: "Le problème, ce n’est pas ce que font les enfants, c'est ce que ne font pas les adultes"

La GG et prof de français Fatima Aït-Bounoua estime ce lundi dans Les Grandes Gueules que l'éducation par les familles est sous-estimée après la bagarre qui s'est tournée en drame aux Lilas (Seine-Saint-Denis), dans laquelle un jeune de douze ans a perdu la vie.

Une bagarre qui se termine en drame. Roué de coups de barre de fer samedi aux Lilas (Seine-Saint-Denis), un adolescent de 12 ans est mort dimanche à l'hôpital, nouvelle victime d'affrontements entre bandes rivales en banlieue parisienne.

La victime, originaire de la ville voisine de Bagnolet, avait été transportée dans un hôpital parisien pour des blessures sur tout le corps après cette bagarre survenue aux alentours de 19 heures. Une autopsie doit être effectuée pour déterminer les causes exactes de son décès. Cinq mineurs au total sont en garde à vue lundi, deux d'entre eux s'étant rendus à la police le dimanche soir.

"On est en train de regarder les conséquences de quelque chose"

Les Grandes Gueules sont revenues sur ce triste incident ce lundi sur RMC. La professeur de français Fatima Aït-Bounoua regrette que les élus locaux réclament seulement l'aide de l'Etat, elle estime que la responsabilité est également à imputer à la famille et à l'éducation.

"Il y a un adage qui dit: 'Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes'. On est en train de regarder les conséquences de quelque chose. On attend toujours un mort pour parler des choses alors que ça fait des années que l’on est en train de prévenir et de dire qu’il y a une violence très forte chez les jeunes qui se traduit aussi au quotidien."

"Les enfants difficiles ont besoin de bords, de limites, de quelque chose de stable"

Elle estime que l'éducation à un fort rôle à jouer à l'intérieur et à l'extérieur de l'école, et regrette que certains tentent de jouer aux "copains" avec les jeunes ce qui ne les aide pas du tout.

"Après, ce n’est pas tant ce que font les enfants, c’est ce que ne font pas les adultes. Elle est là la question. Quelles sont les limites que l’on donne, quels sont les modèles proposés ? Les enfants difficiles ont besoin de bords, de limites, de quelque chose de stable. Les règles en ce moment sont mouvantes, en fonction des adultes. Quand on essaye d’être un “copain” avec un enfant ça ne marche pas, chacun doit se repositionner dans ses rôles."

Ces problèmes de violence ne vont ainsi pas se régler rapidement et des solutions efficaces sont difficilement envisageables sur le court-terme selon la professeur, elle estime qu'il est nécessaire que les sanctions dans cette affaire soient exemplaires.

"Il faut des sanctions fermes pour ce cas. (Pour le reste) il faut le trio: fermeté, rigueur éducative et finesse psychologique. C’est à dire de bien connaître les adolescents (pour leur faire apprendre)"
J.A. avec les GG