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Les Grandes Gueules

SOS Service Public chez les GG: "Pourquoi avoir enlevé la police de proximité?"

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Cette semaine, les GG donnent la parole aux travailleurs de la fonction publique. Ce mercredi, Abdoulaye Kanté, policier, témoignait de son expérience.

Ce mercredi, c'est le policier Abdoulaye Kanté qui était sur le plateau des GG, dans le cadre de l'opération SOS service public. Pendant une semaine, les GG se penchent sur le quotidien des fonctionnaires de l'Etat.

Ce mercredi, Abdoulaye Kanté regrettait la suppression de la police de proximité à laquelle il appartenait: "Pourquoi avoir enlevé la police de proximité? C'est quelque chose qui fonctionnait. J'ai travaillé dans la police de proximité. Aujourd'hui il y a une coupure entre la police et la population. A l'époque quand j'étais dans la police de proximité, on prenait contact avec les personnes sur le terrain –le boucher, le gardien d'immeuble, les associations- qui nous faisaient des remontées d'informations. Mais les politiques ont vu ça autrement en disant que les policiers n'avaient pas à jouer au foot avec les jeunes".

"Il faut pouvoir reprendre la main sur le terrain"

Et selon lui, cette suppression de la police de proximité a détérioré la qualité du renseignement: "Mais aujourd'hui le renseignement, c'est très important. Et nous n'avons pas les renseignements qu'il faut. Ça commence pourtant par ces renseignements qu'on pouvait avoir par un gardien d'immeuble ou un jeune avec qui il y avait un lien de confiance. Et cette confiance on ne l'a pas parce que le policier qui va être déployé sur le terrain ne connaît pas l'individu qu'il a en face de lui. Si vous n'avez pas cette relation de confiance avec le citoyen, vous ne pouvez pas faire le travail qu'il faut. Il faut pouvoir reprendre la main sur le terrain".

Abdoulaye Kanté déplore aussi le manque de moyens: "Ici, ce n'est pas non plus la Colombie. Il y a bien des quartiers où on ne peut pas aller mais ce n'est pas parce que c'est trop dangereux, c'est une question de moyens humains. On ne va pas se présenter dans un quartier dit sensible avec deux ou trois collègues. Ce n'est pas possible".