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Sur RMC, Patrick Pelloux dénonce la "volonté" de "choisir son médecin dans certains quartiers très communautaires"

Le président de l’Association des médecins urgentistes de France a été missionné par le ministère de la Santé pour faire un état des lieux des faits de radicalisation dans le milieu hospitalier.

Il a été chargé d’une mission par le ministre de la Santé Olivier Véran. Le médecin urgentiste Patrick Pelloux doit rendre d’ici fin 2021 un rapport sur la radicalisation et les atteintes à la laïcité à l’hôpital.

Une mission qui intervient alors que des travaux similaires ont été faits dans le milieu de l'Éducation national, les transports ou encore l’Intérieur.

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Parmi les faits qu’il a déjà pu catégoriser, il y a notamment des personnels soignants agressés notamment lorsqu’il y a des exigences sur le médecin qui soignent.

“Aux urgences, on soigne tout le monde, tout le temps et ça, c'est l’honneur de notre pays. Aux Etats-Unis, la première chose qu’on demande, c’est la carte d’assurance ou la carte bancaire. Nous ce n’est pas le cas. Parfois, sur certains quartiers qui sont très communautaires, il y a une volonté de choisir son médecin ou d’influencer les soins. C’est très marginal, mais ça pose un certain nombre de problèmes et de questions”, indique-t-il.

Il assure par ailleurs que ce qui fait la force de la France, notamment en termes de santé, c'est la laïcité. “Quand on parle de faire le point sur la radicalisation, c’est indissociable de la laïcité. La laïcité n’est pas une oppression. En 1905, quand la laïcité a été lancée, ceux qui ont le plus porté la laïcité, ce sont des médecins. C’est quelque chose qui a permis de libérer la science. Les médecins savaient qu’en se déconnectant de la religion, on soignait mieux”, assure-t-il.

Un rapport rendu d'ici la fin de l'année

Il rappelle également que par leurs actes, ceux qui font preuve d’intégrisme se mettent eux-mêmes en danger. 

“Ce que je veux dire à ceux qui font acte de communautarisme notamment dans les services d’urgences en nous empêchant de faire des soins, ils se mettent souvent en danger et retardent les soins. Et c’est là que la laïcité est généreuse. C’est qu’on tolère toutes les religions en France, mais il ne faut pas que celles-ci reprennent le pas sur la laïcité pour nous empêcher de travailler”, pointe-t-il.

Le rapport de Patrick Pelloux doit être rendu au ministère de la Santé d’ici la fin de l’année 2021.

Guillaume Descours