Démission de Theresa May: "C'était fichu pour elle dès le départ"
Theresa May jette l'éponge. La Première ministre britannique a annoncé sa démission ce vendredi alors qu'elle a échoué à mettre en œuvre le Brexit. Elle a précisé qu'elle démissionnerait de ses fonctions de cheffe du Parti conservateur -et donc de cheffe du gouvernement- le 7 juin, dans une allocution prononcée devant le 10, Downing Street, exprimant "un profond regret de ne pas avoir été capable de mettre en oeuvre le Brexit".
Pour la journaliste Marion Van Renterghem, autrice du livre Mon Europe, je t'aime moi non plus, cet échec était couru d'avance:
"Theresa May a été d'une médiocrité absolue depuis qu'elle est au pouvoir. Elle a fait toutes les bêtises qu'il ne fallait pas faire à commencer par la première qui était de s'obstiner à dire "Brexit is Brexit" et à le définir alors qu'aucun citoyen ayant voté pour le Brexit ne savait vraiment ce que ça voulait dire. Est-ce que ça voulait dire rester dans l'union douanière, ne pas y rester… Il y avait une ambiguïté totale et elle l'a défini uniquement pour ne pas perdre les ultraconservateurs du Parlement en disant que l'on sortait de l'union douanière et du marché commun. Elle s'est retrouvée complètement piégée dans cette histoire. Et puis elle a été obtuse, elle a refusé tout dialogue avec l'opposition. C'était fichu dès le départ avec elle".
"Boris Johnson a montré sa capacité à mentir"
La journaliste prédit aussi un sombre avenir à la Grande-Bretagne, puisque le grand favori à la succession de Theresa May n'est autre que l'ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, champion des Brexiters: "Il a montré sa capacité à mentir à tout bout de champ et à être lâche lorsqu'il s'agissait de diriger, donc ça ne présage pas le meilleur pour la Grande-Bretagne".
Marion Van Renterghem ne croit toutefois pas à l'aboutissement du Brexit: "Je pense qu'il y aura un autre référendum et je pense que le Brexit n'aura pas lieu".
Theresa May avait pris la tête de l'exécutif en juillet 2016, peu après que les Britanniques eurent voté à 52% en faveur du Brexit lors du référendum du 23 juin 2016, succédant à David Cameron.
Mais cette fille de pasteur de 62 ans, ancienne ministre de l'Intérieur, n'est pas parvenue à rallier derrière sa vision de la sortie de l'UE une classe politique profondément divisée sur la question, y compris son propre parti. En témoigne l'accord de divorce qu'elle a conclu avec Bruxelles, rejeté à trois reprises par les députés britanniques.