Les gens ont peur: l'analyse de Roselyne Bachelot sur le mouvement des gilets jaunes

Roselyne Bachelot n’a rien perdu de son franc-parler légendaire. Celle qui a quitté la politique "il n’y a pas si longtemps", comme elle aime le rappeler, a livré sa vision du climat de défiance qui s’est emparé de la société. Un climat "de haine", qu’elle n’aurait pas soupçonné.
"Je ne l’avais pas prévu. Dans ma carrière politique qui n’est pas si vieille que ça, il n’y a que 7 ans que je l’ai quitté, j’étais entourée d’affection, de respect, y compris de mes adversaires politiques. Là il y a une sorte de haine et de refus. Je me dis mais qu’est-ce qu’il s’est passé?"
"On ne peut pas dire que les inégalités se sont creusées dans notre pays, ce n’est pas vrai"
Même si l’ancienne ministre ne s’attendait pas à cette crise, elle a cependant son avis sur les raisons de cette colère. Un mouvement des "gilets jaunes" dont les motivations vont au-delà des inégalités au sein de la société française.
"On ne peut pas dire que les inégalités se sont creusées dans notre pays, ce n’est pas vrai. Au fond du fond, je crois que les gens ont peur parce qu’ils réalisent que notre monde occidental est en train de s’écrouler. Qu’il y a des gens à leur porte, qu’ils veulent obtenir ce que nous avons été les seuls à avoir pendant des siècles. Ils ne se l’expriment pas mais ils le savent".