Proposition de loi contre la haine sur internet: "Elle ne sera pas liberticide", affirme Laetitia Avia (LREM) sur RMC
Le climat des dernières semaines a accéléré le calendrier. Propos antisémites et racistes, "Ligue du LOL", cyberharcèlement… Autant de fléaux, contre lesquels la loi portée par Laetitia Avia, veut lutter.
"L'idée c’est de lutter contre l'impunité sur les réseaux sociaux"
Issue d'un rapport publié au mois de septembre, la proposition de la députée de Paris pour lutter contre la haine en ligne doit voir le jour en mai.
"L’idée c’est de lutter contre l’impunité sur les réseaux sociaux. Donc pour cela, on responsabilise tout le monde, des plateformes aux auteurs des propos. Mais également les victimes parce qu’il ne s’agit pas seulement de dénoncer sur les réseaux sociaux, il faut aussi déposer plainte systématiquement. Nous, on met les moyens derrière pour que cela soit suivi des faits".
Des sanctions qui pourrait s'élever à "un pourcentage du chiffre d'affaire"
La députée souhaite donc que les grosses plateformes "de plus de 5 millions de visiteurs par mois", deviennent des "accélérateurs de contenu": "Nous voulons que les grosses plateformes retirent tous les contenus haineux sous 24h, sous peine de sanctions dissuasives".
Le montant de ces sanctions pourrait s'élever à "un pourcentage du chiffre d’affaire", affirme Laetitia Avia.
Une autre proposition a été avancée: la levée de l’anonymat sur internet. Une idée, à laquelle les détracteurs ont opposé une entrave à la liberté d’expression.
"L'idée n'est pas de lever le pseudonymat"
Mais face à cette crainte, Laetitia Avia se veut rassurante: "Il n’y a pas d’anonymat sur les réseaux sociaux. Il y a une obligation qui existe sur les plateformes de pouvoir identifier tous leurs utilisateurs. En revanche, quand on demande de communiquer l’identité de ceux qui commettent des délits, c’est un peu compliqué. Donc on va simplifier la procédure".
"Elle ne sera pas liberticide parce qu'il n'y a pas de liberté d'insulter, d'inciter à la haine. Donc tous ceux qui veulent se retrancher derrière la liberté d’expression, je leur dis non. On parle uniquement des délits. L'idée n'est pas de lever le pseudonymat. Tout le monde peut continuer à utiliser tous les pseudos qu’ils veulent sur les réseaux sociaux mais s'ils commettent un délit ils doivent pouvoir répondre de leurs actes".