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Grand débat: "lorsque Philippe Poutou parle d’immunité ouvrière, ça ramène tout le monde sur terre"

Au lendemain du Grand débat sur RMC et BFMTV, Philippe Poutou est celui dont la prestation a suscité le plus de réactions. Le candidat du NPA a "ramené tout le monde sur terre" selon Yves-Marie Cann, directeur des études politiques pour l’institut de sondage Elabe et invité dans Radio Brunet.

Pour les "petits candidats", le Grand débat de mardi soir était l’occasion de se mettre en avant. L'exemple le plus parlant étant celui de Philippe Poutou, dont la prestation a été très remarquée. Pour Yves-Marie Cann, directeur des études politiques de l’institut Elabe, le candidat du nouveau parti anticapitaliste a notamment ramené Marine Le Pen à "la réalité".

"Ce qui marche bien, c’est lorsque que les petits candidats ramènent les favoris à la réalité. L’exemple parlant hier, c’est l’attaque de Philippe Poutou sur Marine Le Pen. Lorsqu’il lui dit: "on n’a pas d’immunité ouvrière lorsqu’on est convoqué par la police", ça ramène tout le monde sur terre. J’ai trouvé ça extrêmement intéressant, parce qu'avec les propos de Philippe Poutou, cela montre aussi que Marine Le Pen est aussi un produit du système. C’est très difficile de définir le système mais en même temps, Marine Le Pen s’abrite derrière les règles qu’elle dénonce au quotidien, pour éviter de répondre aux convocations de la police".

Pour le directeur des études politiques d’Elabe, la confrontation entre les favoris des sondages et les candidats moins médiatisés, permet aux Français de s’identifier, de représenter leurs pensées. "On entend beaucoup chez les Français, notamment lorsqu’il s’agit des affaires, qu’il y a un 'deux poids deux mesures' en fonction de si vous êtes puissant ou misérable. Les puissants se sont les politiques, ceux qui nous gouvernent, ce sont les élites économiques. Les misérables, dans une acceptation très large, c’est le citoyen lambda. Ce sont les Français qui doivent répondre à la moindre convocation, qui peuvent subir aussi des tracasseries administratives sur le moindre sujet, notamment dès qu’il y a une erreur dans leur déclaration de revenu. Ils ont l’impression que ceux d’en haut bénéficieraient de passes droits et de facilités".

Radio Brunet avec A. B.