"Je pleurais en les suppliant d'arrêter": Khalid raconte les violences policières qu'il a subi
Quinze ans après, les faits sont toujours là, bien présents dans son esprit. Khalid est revenu dans l’émission "Brunet/Neumann" sur RMC, sur un épisode douloureux de sa vie. Il raconte avoir subi des violences policières, totalement injustifiées, après un contrôle de police qui s’est transformé en garde à vue.
“J’étais à Porte de Bercy (à Paris) et je me fais contrôler par la police. J’étais un jeune chef d’entreprise de 22-23 ans, et je conduisais une grosse voiture. On me demande mes papiers, mon permis de conduire, je les donne. C’était un contrôle totalement inopiné, on va dire. Quand on me rend mes papiers, un des policiers me demande ce que je fais dans la vie et je lui réponds que je suis commerçant”, explique-t-il, précisant que le policier le tutoie.
Mais c’est là que le policier prononce une phrase qui ne va pas du tout plaire à Khalid. “Il me dit ‘tu vends quoi, des tapis?’ Et ça m’a mis rouge de colère et je lui réponds: 'c’est toujours mieux que d’être policier'”, indique-t-il. Fils d'immigré, Khalid confie ne pas "supporter d'être renvoyé simplement à ses origines".
Une policière assise sur son ventre
Il est alors arrêté, placé en garde à vue. “Pendant la garde à vue je suis attaché à un banc, menotté à une seule main. Je suis allongé par terre. J’ai une policière qui est assise sur mon ventre et qui fait des petits bonds sur mon ventre. J’ai des petits moments d'asphyxie, je ne sais pas si c’est une technique qui est souvent employée. Il y a un policier qui me crache sur le visage constamment. Et moi, je les supplie d’arrêter. Je suis en règle, ils ne peuvent rien me reprocher, je pleure. Je mesure 1m75, je devais peser à l’époque 85-90 kilos, sportif et j’en étais à pleurer en les suppliant d’arrêter”, confie-t-il.
Au bout de quelques, il raconte s’être évanoui et ce sont les pompiers qui sont venus le chercher.
“Ils m’ont conduit à l’hôpital où je suis resté un peu moins de 48 heures en observation. J’ai bien évidemment voulu porter plainte dans un commissariat, mais ils n’ont jamais voulu prendre ma plainte. A l’IGPN, l’histoire a été classée sans suite et on m’a même indiqué qu’il n’y a aucun passage de mon identité dans ce commissariat là”, indique-t-il
Pourtant, il affirme que la police est le corps de métier qu’il respecte le plus. Il affirme également avoir voulu passer son diplôme de policier. “C’est le métier qui m’a toujours fait rêver depuis mon enfance”, assure-t-il.