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Morts de militaires français au Burkina Faso: les otages ont-ils été imprudents?

Selon Philippe Gloaguen, fondateur et directeur du Guide du Routard, les touristes français ont clairement pris des risques en allant dans cette région d'Afrique identifiée comme dangereuse.

Ils ont eux-mêmes reconnu avoir peut-être fait preuve d’imprudence en se rendant dans cette partie du Bénin. Deux Français avaient été enlevés le 1er mai dernier, ils ont été secourus le 10 mai par des militaires des forces spéciales françaises. Une opération au cours de laquelle deux membres des commandos marine ont été tués. 

Malgré ce mea-culpa, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, ces deux ex-otages, la question de leur imprudence reste entière. En effet, certains affirment qu’ils étaient dans une zone rouge du pays, tandis que d’autres estiment que celle-ci était déconseillée, mais n’avait pas été classée en zone rouge par le ministère des Affaires étrangères.

"Nous avions un guide du routard Afrique de l’Ouest qui comprenait sept pays d’Afrique noire francophone, hors le Sénégal. Moi dès 2006, dès qu’il y a eu les pépins avec Areva, j’ai dit à ma rédaction en chef, ‘attention, les terroristes bougent très vite’, et dès qu’on a su qu’il y avait des jihadistes au Mali, on a arrêté la totalité de la production sur ces pays-là. Donc ça fait 11 ans qu’il n’y a plus d’édition pour ces pays", affirme Philippe Gloaguen, fondateur et directeur du Guide du Routard. 

Responsabilité des agences locales

De plus il affirme que l'administration français fait un important travail sur les délimitations de ces zones dangereuses. "Depuis le 1er janvier il y a plus de 1000 mises à jours sur le site internet du Quai d'Orsay", affirme Philippe Gloaguen. 

Selon lui, ce sont les touristes qui ont pris des risques. En effet, il réfute le fait que ce sont les tour-operators qui organisent des séjours en zone rouge ou range. Il pointe cependant du doigt la responsabilité des agence locales. "Le problème c’est ce qu’on appelle des réceptifs. C’est-à-dire la petite agence locale qui a un guide, deux Land-Rovers et qui va vendre ses services plus au moins au black, sans licence..."

Guillaume Descours