Quand les départements d'Outre-mer utilisent les subventions européennes... à leur manière
La Cour des comptes a de nouveau frappé. Elle s’est penché sur le sujet des Fonds européens structurels et de financement, comprenez les subventions accordées par l’Union européenne pour financer certains grands projets. Pour la France, c’est tout de même près de 5 milliards d’euros accordés pour la période 2014-2017.
Grâce à une enquête, la Cour des comptes a donc découvert que les DOM-TOM étaient très gourmands dans le domaine. Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Mayotte et Saint Martin concentrent à eux seuls un cinquième des subventions européennes alors qu’ils ne représentent que 3,2% de la population nationale.
"Une attention portée sur les moyens de dépenser plutôt que sur la manière de le faire"
Et encore si tout cela était bien géré. Le rapport de la Cour des comptes affirme que bien souvent, les autorités locales "concentrent davantage leur attention sur les moyens de dépenser cet argent plutôt que sur la manière de le faire". En clair, on a de l’argent, l’important c’est de le dépenser, peu importe comment.
Exemple en Guadeloupe qui a décidé de construire un grand mémorial sur l’esclavage. Coût de départ: 21 millions d’euros. Mais comme le projet est mal ficelé, cela aboutit à 83 millions. On vous laisse calculer le surcoût.
Autre exemple, les "bus fantômes" de la Martinique. Des bus intelligents, des voies de circulation dédiées… 81 millions d’euros de financement européen pour une mise en service en janvier 2016. Mais qui dit dossier mal ficelé, dit retards. Et au final, les bus ont commencé à rouler... Le 13 août dernier.