Un certain nombre de politiques râlent contre la dette de la SNCF tout en réclamant leur ligne TGV
C'est trop facile de taper sur les cheminots: ils ne sont pas responsables de la dette abyssale de 45 milliards d'euros. C'est le message de Fabien Villedieu, délégué syndical Sud-Rail et lui-même cheminot, invité ce vendredi de Radio Brunet au lendemain de l'annonce d'une grève reconductible pour dénoncer la réforme de la SNCF. Plutôt que de taper sur les cheminots et leur statut réel ou fantasmé, pensez-vous en aux élus, dénonce-t-il.
Il prend l'exemple d'Alain Juppé, maire de Bordeaux et ancien candidat à la primaire de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017. "Regardez Juppé, il est capable de dire que cette dette n'est pas normale, mais va demander 5 minutes après à Guillaume Pépy (patron de la SNCF, NDR) qu'il n'oublie pas sa ligne TGV Paris - Bordeaux. Vous savez combien elle a coûté? 9 milliards d'euros! Cela a en partie participé à creuser la dette de la SNCF".
"Des injonctions contradictoires"
Le syndicaliste relève: "On a des injonctions contradictoires d'un certain nombre de politiques qui nous disent que la dette n'est pas acceptable, mais réclament une ligne de TGV. C'est le cas par exemple des élus locaux à Toulouse, qui demandent une ligne TGV et dont certains vont critiquer la dette de la SNCF".