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"C’est quelqu’un qui s’était préparé à tuer": la personnalité du survivaliste qui a abattu trois gendarmes dévoilée

Le reporter publie une enquête sur l'ultra-droite en France. Mouvance à laquelle appartiennent les survivalistes.

Le 22 décembre dernier, trois gendarmes ont été abattus par un homme dans le Puy-de-Dôme. L’homme qui leur a tiré a été décrit comme un survivaliste, ultra-armé et radicalisé. 

Mais qu’est-ce vraiment qu’un survivaliste? Jean-Michel Décugis, reporter au Parisien qui publie le livre "La Poudrière" a donné une définition ce matin sur RMC. 

"Les survivalistes, c’est des groupuscules, des gens qui se réunissent dans la clandestinité, qui pensent que la fin du monde est proche, qu’il y a un péril islamiste notamment, un péril écologique, un péril social et qui s’arment. Souvent ce sont des gens qui sont surarmés pour défendre leur famille, leur patrie et là, on a eu un exemple terrible dernièrement, quelqu’un qui était passé complètement sous les radars, qui a tué les trois gendarmes dans le Puy-de-Dôme. C’est quelqu’un qui s’était préparé à tuer", affirme-t-il. 

Les survivalistes sont à classer très souvent comme des membres de l’ultra-droite. Selon les services de renseignements, c’est tout ce qui est marge du champ politique qui est l’extrême droite. "C’est une mouvance très divisée, mais qui parfois se rassemble. Il y a eu par exemple les manifestations contre le mariage pour tous en 2013, il y a eu le début de la crise des “gilets jaunes” et puis après les attentats de 2015, on a eu à chaque fois un pic d’actes contre les musulmans, de violences", explique Jean-Michel Décugis.

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Le risque d'un affrontement

Selon lui, ces groupuscules sont très dangereux et il estime que le passage à l’acte n’est pas à exclure.

"On n’est pas à l'abri d’une tuerie de masse demain. Pour les services de renseignement, ils sont selon le dernier chiffre 2500 à 3000 militants de cette ultra-droite, mais on pense que ce chiffre est sous-évalué. Nous, on a fait une veille pendant un an des réseaux sociaux et on a vu des appels à la violence, au combat totalement décomplexé, c’est à frémir. À chaque fois que vous avez un attentat islamiste, en miroir vous avez des actions contre les musulmans qui se développent et dont on parle très peu. En 2015 après les attentats, ça a été une terrible crainte des autorités, qu’il y ait une espèce d’affrontement entre l’ultra-droite et les musulmans", détaille-t-il. 

Le 3 janvier sur Europe 1, le coordinateur national du renseignement a affirmé que "5 attentats" de l’ultra-droite avaient été déjoués depuis 2017. Il s’est dit inquiet d'une "montée en puissance des suprémacistes et du survivalisme".

Guillaume Descours