Colère des habitants d'Aubervilliers après un nouvel incendie: "On est délaissés, on habite dans des favelas!"
L'immeuble n'avait "aucune autorisation" pour servir de logement accuse la maire de la ville Meriem Derkaoui. L'enquête pour déterminer les causes d'un incendie dans un immeuble à Aubervilliers révèle déjà des premières failles de sécurité.
Le sinistre a fait sept blessés graves, dont cinq enfants, dimanche. Quinze personnes ont été plus légèrement touchées, dont dix policiers venus sur place pour tenter d'évacuer les habitants.
Le feu s'est déclaré vers 19H00 sous les combles d'un immeuble de deux étages et a nécessité l'intervention d'une centaine de pompiers dans cette commune populaire de Seine-Saint-Denis.
"C'est écoeurant de voir des choses pareilles"
Ce nouvel incendie relance la polémique des "marchands de sommeils", ces propriétaires qui louent des biens vétustes. Styve, un voisin de 33 ans, est intervenu à l'intérieur de l'immeuble en flamme pour aider ses habitants. Il dénonce l'état de vétusté du logement, comme ces fils dénudés qui pendent sur la façade du bâtiment:
"C'est extraordinaire! Comment on peut laisser une famille vivre comme ça dans des taudis pareils! On est délaissés, c'est écoeurant de voir des choses pareilles. On vit dans des vraies favelas"
Un constat partagé par Janine qui habite à l'angle de la rue où l'immeuble a brûlé. Elle dénonce ces propriétaires qui n'hésitent pas à proposer des logements insalubres: "Ils profitent de toute cette misère. Il y a beaucoup de sans-papier qui habitent par là, beaucoup de gens qui malheureusement sont dans des situations dramatiques".
Le crise du logement est aussi responsable de cette situation, regrette Lino Ferreira, conseiller en charge des questions de mobilité pour la mairie d'Aubervilliers, sur RMC.
"On a, en Ile-de-France, 300.000 demandes de logements en attente. Forcément, on a une pénurie et ça conduit ces personnes à se remettre à un marchand de sommeil, parce que c'est difficile de trouver un logement et on peut être amenés à prendre un logement dans des situations très précaires".