Décès lors d'un essai clinique: "Guillaume a voulu faire avancer la médecine"

TEMOIGNAGES RMC – Guillaume, 49 ans, est mort le 17 janvier dernier suite à un accident lors d'un essai clinique pour le laboratoire Biotrial. Deux semaines après sa mort et une semaine après ses obsèques, ses amis ne comprennent toujours pas pourquoi il est mort.

Un accident qui demeure sans précédent en France. Le 14 janvier dernier à Rennes, six hommes, âgés de 28 à 49 ans, sont hospitalisés. Ils participent à un essai clinique pour le laboratoire Biotrial. L'un d'eux, Guillaume Molinet, 49 ans, en état de mort cérébrale, décède quelques jours plus tard, le 17 janvier. Alors que ce lundi, l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) doit remettre un pré-rapport d'enquête, les proches de Guillaume, qui participait, selon eux, à ses premiers essais thérapeutiques, se demandent encore comment il a pu mourir.

"Sur le coup, je me suis dit que c'était impossible que ce soit Guillaume le cobaye, indique sur RMC, Sandrine, sa meilleure amie. Il était proche de la médecine naturelle. Il se soignait via des plantes et les connaissait parfaitement. Je lui demandais souvent quelle plante prendre pour tel ou tel symptôme et il n'avait pas besoin de livres pour me répondre. Il savait exactement quoi utiliser et comment l'utiliser". Et de souligner: "C'est quelqu'un qui n'était jamais malade, très proche de la nature, bio".

"Dans nos têtes il est toujours là"

"On a du mal à faire le deuil parce qu'on a du mal à comprendre, assure de son côté Karine, une autre ses amies. On a du mal à s'imaginer qu'il ne sera plus là. C'était un personnage quand même…" "Il aime beaucoup partager, enter en contact avec les gens", souligne-t-elle avant de se reprendre: "J'emploie le présent mais je ne devrais pas. C'est parce que dans nos têtes il est toujours là". Et Karine de faire part de son incompréhension: "On ne s'attend pas à mourir en faisant des essais sur ce genre de médicaments".

Artiste, musicien, peintre, père de 4 enfants, vivant à Guilliers, petite commune du Morbihan, Guillaume devait être rémunéré 1.900 euros pour ces essais thérapeutiques. Mais l'argent était loin d'être sa première motivation, certifie Karine: "Il n'a pas gagné des millions. Il vivait simplement. Je pense qu'il a voulu faire avancer la médecine. C'est dans sa personnalité, il aimait donner de sa personne".

Maxime Ricard avec Amandine Dubiez