"C’est un engrenage": étouffé par l'inflation, ce boucher a fermé et risque de se retrouver à la rue
Sa boucherie, c'était sa fierté. Mais avec l'inflation, le rêve a tourné au cauchemar. Propriétaire de son établissement, Laurent a vu ses factures augmenter à partir du mois d'août dernier, à commencer par l'énergie. "J’ai payé plein pot les augmentations", explique-t-il à RMC. Sa facture d'électricité est passée de "970 euros mensuels à 3.400 euros".
Alors, il a tenté comme il a pu de s'en sortir en ne se versant plus de salaire, puis en prenant sur sa trésorerie. "J’ai ponctionné dessus, ça a continué. Et arrivé à un moment, je n’en avais plus. C’est un engrenage", explique-t-il.
Plusieurs mois de loyers de retard
Laurent exerçait aussi en temps que traiteur. Il a donc aussi subi les augmentations des matières premières. "La viande a augmenté de 17 à 20%. L’oeuf, par exemple, en carton de 90, c’est passé du simple au double."
Conséquence directe de ces difficultés, il n'a plus été en capacité de payer son loyer. Au mois de novembre, il règle une dernière fois les 1.000 euros de son 50m2 et met son commerce en vente.
Aujourd'hui, il a plusieurs mois de loyers en retard. Sa crainte, c'est d'être expulsé. En effet, ce vendredi 31 mars marque la fin de la trêve hivernale et donc, de la reprise des expulsions locatives.
"Il faut rester dans la vie active"
À 51 ans, ce père de famille n'avait jusque là jamais connu le chômage, ni les lettres d'huissiers. "Ça ronge à l’intérieur, on est malade. Je ne sais même pas par où commencer, c’est se rabaisser, ce n’est pas ma philosophie. C’est une fierté qui en prend un coup", souligne-t-il.
En cas d'expulsion, sa belle-fille propose de l'héberger, mais Laurent ne veut pas se morfondre. "Même si c’est par la petite porte, il faut rester dans la vie active", dit-il. Il a commencé en début de semaine une nouvelle formation pour devenir transporteur, avec peut-être au bout un emploi: la clé pour retrouver un toit.