"Ça fait ville morte": les habitants de Saint-Gaudens inquiets de la désertification de leur centre-ville

Le Conseil national du commerce, l'instance créée l'année dernière afin de mieux associer les commerçants aux politiques qui les concernent, se réunit ce mardi à Paris. Au programme, discussions entre autres autour de l'activité commerciale pendant les JO, mais aussi sur un point de vigilance sur les commerces des centres-villes. Et la ministre chargée de la Consommation, Olivia Grégoire, doit présenter les premières mesures pour lutter contre la disparition des commerces de proximité.
Car ils s'effacent des centres-villes d'année en année. 65% des Français se disent ainsi préoccupés par le dynamisme de leurs centres-villes, selon le baromètre 2023 du centre-ville et des commerces réalisé par l’Institut CSA.
Une problématique qui touche tout particulièrement la ville de Saint-Gaudens, commune de 11.000 habitants en Haute-Garonne. Selon une étude Codata pour Marianne publiée en décembre dernier, Saint-Gaudens est la ville de France où la vacance commerciale a le plus progressé en dix ans. Dans la rue du magasin de Maïté, les vitrines vides et les affiches à louer se succèdent.
“A cet endroit-là, il y avait un magasin de vêtements, de ce côté-là une charcuterie et un peu plus loin un magasin de thé”, se souvient-elle.
Alors forcément, pour les rares habitants qui se promènent en ville, l'impression est la même. “C’est trop triste”, “ça fait ville morte”, “quand on l’a connu il y a quelques années, ça n’a rien à voir”, abondent les habitants.
Revoir le modèle des centres-villes?
Maïté tient l'un des rares commerces du centre-ville. Elle a vu ses voisins fermer les uns après les autres. “Il y a une bonne partie des commerces qui sont partis dans la zone commerciale du Leclerc. La ville s’est vidée de ses enseignes”, regrette-t-elle.
Face à ces désertions, il faut donc repenser le modèle des centres-villes pour Thierry Mandon, secrétaire général du Conseil national du commerce.
“Il faut être beaucoup plus imaginatif pour s’adapter aux nouvelles façons de consommer. La notion même de centre-ville reste essentielle. Les gens ont besoin de se parler, ont besoin de se rencontrer”, assure-t-il.
Pour s'adapter aux nouvelles façons de consommer, l'une des solutions serait selon lui d'inciter les commerces des centres-villes à développer leurs plateformes de commerce en ligne local.