"On a été délaissés": le centre-ville de Montargis toujours en travaux, deux mois après les émeutes

"C'est assez triste comme ambiance". Valérie vient souvent se promener dans le centre-ville de Montargis (Loiret). Mais plus de deux mois après les émeutes provoquées par la mort de Nahel, ce n'est plus du tout le même décor, avec des panneaux en bois en guise de vitrines ou du scotch sur les fissures.
Certains commerces ne se sont toujours pas remis sur pied après ces nuits de violence. "On a l'impression que c'est fermé", commente Noémie, quelques achats sous le bras, elle aussi habituée des après-midis shopping à Montargis.
Des boutiques toujours en travaux
Dans cette ville, durement touchée au début de l'été, 114 magasins ont été dégradés, voire pillés pour certains. Leur perte de chiffre d'affaires est estimé entre 15 et 30 % Les boutiques sont aujourd'hui ouvertes, prêtes à accueillir des clients, mais il reste, souvent, de nombreux travaux à realiser. C'est le cas de Katia, qui est responsable d'un magasin de prêt-à-porter.
"On a tous les podiums à refaire, toutes les vitrines, tous les fonds de vitrines à repeindre", déplore-t-elle.
Sandrine aussi aimerait bien tourner la page. Elle gère un salon de coiffure en face d'un immeuble qui s'est effondré: "Les experts sont passés pour les assurances. On ampute de 20% le remboursement sur une vitrine, donc hors-taxes elle est à 5.000 euros".
Dans une majorité de magasins, les assurances ne couvrent pas l'ensemble des travaux, selon Viviane Malet. La présidente de l'Union commerciale de Montargis dénonce la lenteur des procédures: "On ressent qu'on a quand même été délaissés".
"On a quand même une grande lattitude entre le jour où c'est arrivé et aujourd'hui où tout n'a pas encoré été bouclé avec les assurances", ajoute-elle.
Le conseil municipal se réunit ce lundi à 18 heures. La question de la reconstruction sera à l'ordre du jour. La ville prévoit notamment de racheter un terrain de 550 m2 en plein centre-ville pour qu'il soit reconstruit au plus vite.