"Ça me ferait plaisir d'aider, 5 euros par mois": l’impôt sur le revenu doit-il être payé par tous les Français?

Il n’était pas encore à Matignon. Il y a un an, Gabriel Attal, alors ministre chargé des Comptes publics avant de passer brièvement par l’Education nationale, se déclarait sur RMC "favorable philosophiquement" au paiement d’un impôt sur les revenus symbolique par tous les Français. Mais il soulignait dans la foulée que la mise en place d’un tel système coûterait "quasiment plus cher" qu’il ne rapporterait… A l’approche des dates limites pour la déclaration des revenus (23 mai, 30 mai ou 6 juin selon les départements), le débat revient à nouveau sur la part des Français qui supportent le plus cet impôt, puisque 10% payent 76% du montant total.
Dans Les Grandes Gueules ce jeudi, Olivier Truchot défend l’élargissement de l’impôt sur les revenus à toute la population. "Je suis pour que tous les Français payent l’impôt sur le revenu, même symboliquement. Le consentement pour l’impôt ne cesse de baisser. Il y a un sentiment d’injustice. La France est un enfer fiscal. A un moment, les gens en ont marre et se barrent", explique-t-il, s’appuyant sur l’exemple des retraités français s’installant au Portugal.
Un avis partagé par Stéphane, auditeur des Grandes Gueules. "Il y a des personnes qui vivent ou survivent grâce aux aides, mais il y a des gens qui abusent du système. Et ça crée des inégalités avec ceux qui payent des impôts et qui n’ont rien, qui ont toujours l’impression de payer mais qui n’ont aucune prestation sociale", estime ce Breton.
"Les gens qui n’ont pas beaucoup de fric, ce n’est pas la peine de leur en piquer en plus"
En revanche, pour Barbara Lefebvre, il ne faut pas imposer les Français les plus modestes sur leurs revenus, sachant que d’autres taxes pèsent déjà lourd. "La TVA et la CSG sont deux impôts indirects qui sont payés par tous les Français, qui écrasent tous les Français. Je trouve normal que les classes les plus en difficulté n’aient pas à payer en plus un impôt sur le revenu, qui serait essentiellement symbolique. Au contraire, continuons d’augmenter les impôts des plus aisés", estime l’enseignante.
L’économiste Frédéric Farah pointe lui une erreur sur la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune en 2017. "La CSG, on ne va pas s’en débarrasser, elle va monter de plus en plus. Ce qu’on enlève d’un côté, on le rajoute de l’autre. Il faut rétablir ce que Macron a supprimé, l’ISF, qui s’est transformé en IFI (impôt sur la fortune immobilière). Ça a été un raté."
Quant à l’éducateur Etienne Liebig, il souligne qu’"on ne peut pas trouver que le Smic est insuffisant pour vivre et imposer les gens qui sont au Smic". "Les gens qui n’ont pas beaucoup de fric, ce n’est pas la peine de leur en piquer en plus. Et on a déjà un vrai problème de pouvoir d’achat", rappelle-t-il.
Auditrice des Grandes Gueules, Fanny assure elle être prêt à payer "5 euros par mois". "Je n’ai jamais payé d’impôts sur les revenus. Ça me ferait plaisir de contribuer, d’aider mon pays, confie cette caissière ariégeoise, qui gagne moins de 1.000 euros par mois. Je profite des infrastructures. Mon aîné va à l’école. La dernière fois, j’étais bien contente que les pompiers viennent chercher ma petite pour l’emmener à l’hôpital."