Chute historique des bourses mondiales: "Je m'en réjouis", jubile Périco Légasse

Le moment est "historique", selon les économistes de la Deutsche Bank, la principale banque allemande. Ils évoquent même le "plus grand choc pour le système commercial mondial depuis l'effondrement de Bretton Woods en 1971". La hausse des droits de douane imposée par Donald Trump a fait plonger les indices boursiers du monde entier.
Les Bourses sont toutes dans le rouge ce lundi. Paris a dégringolé de 6,19%, Londres de 5,83%, Francfort de 7,86%. Une cascade de chutes dans le sillage des places asiatiques qui se sont également enfoncées dans le rouge. Hong Kong a notamment lâché 12,65 % dans les derniers échanges, du jamais-vu en plus de 16 ans.
Malgré ces baisses conséquentes, le journaliste Périco Légasse y voit, sur RMC, une bonne nouvelle: "Je m'en réjouis. Ça nous oblige à prendre conscience qu'on ne pouvait pas continuer comme ça." Pour lui, le modèle économique dominant basé sur "la mondialisation néo-libérale mène l'économie dans le mur". Il espère que cette crise commerciale poussera les pays européens à repenser leur modèle économique.
Quel impact pour l'épargne des Français ?
Entrepreneure, Elise Goldfarb s'est dite, elle, "extrêmement inquiète" au micro d'Estelle Midi. Elle craint l'impact des décisions de Donald Trump sur "nos assurances vie et nos épargnes retraite, les gens n'en parlent pas, mais aujourd'hui, l'argent qu'on épargne pour nos retraites est placé en bourses".
Mais "il y aura très peu de conséquences sur le pouvoir d'achat des ménages en France" selon Éric Heyer, directeur du département analyses et prévisions à l'Observatoire française des conjonctures économiques (OFCE). "Les ménages qui détiennent des actions sont plutôt aisés", explique le spécialiste. Autrement dit, ces ménages qu'il dit "aisés" peuvent garder leurs actions et attendre que leurs valeurs remontent.
Éric Heyer se veut rassurant: "Les chutes de bourse ne sont pas liées à un surendettement des ménages ou d'entreprises, mais simplement liées à une incertitude immense. Ça veut dire que si on arrivait à lever cette incertitude rapidement, la Bourse pourrait reprendre de la couleur."
Mais le problème, "c'est que l'incertitude aujourd'hui c'est les États-Unis qui changent les règles du jeu" et elle pourrait "quand même être durable". Ce qui pourrait, au bout d'un moment impacter les Français. "Quand on est dans un moment d'incertitude, les entreprises arrêtent d'investir et d'embaucher. Cela a une incidence sur l'emploi, sur l'activité et donc au final sur le revenu des ménages", conclut Éric Heyer.