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Économie

Colis de Noël: les points relais, entre faible rémunération et bonus de visibilité

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Pour Noël, les livraisons dans les points relais permettent à certains commerces de se faire connaître. Mais ils ne touchent qu’une faible rémunération pour ce service.

Dernière ligne droite avant l’ouverture des cadeaux de Noël. Pour les retardataires, il reste encore quelques heures pour aller les acheter. Ou alors, comme trois quarts des Français, vous avez peut-être opté pour les achats en ligne. Des commandes que vous pouvez récupérer dans des points relais, chez vos commerces de proximité.

Et justement, certains commerçants sont mécontents de ce système. Ils jugent être trop mal payés pour cette surcharge de travail. Les points relais, qu’ils soient bureaux de tabac, boulangeries ou épiceries, touchent entre 20 centimes et 1,50 euro par colis, selon le poids.

La réserve de Carlos déborde… Les cartons atteignent le plafond de son épicerie de spécialités sud-américaines. En un mois, pour les fêtes, plus de 1.200 colis ont transité dans son magasin. "C’est comme ça, à Noël. Le magasin n’est pas énorme, 25 m². On cherche toujours la place pour stocker les colis", explique-t-il.

Mais à 15 centimes le colis en moyenne, peu de bénéfice pour Carlos. Ce mois-ci, son point relais ne lui a rapporté que 200 euros. "Ça aide par exemple pour payer l’électricité. Mais après, ce n’est pas intéressant", estime-t-il.

"Le meilleur moyen pour être connu des habitants"

Trop de travail, pas assez rentable… A bout, Laetitia, fleuriste, a décidé de se limiter à 20 colis par jour pendant les fêtes: "Je ne peux pas tout faire en même temps. En ce moment, je préfère faire mes ventes de Noël. C’est ce qui donne vie à ma boutique, pas les colis". Florence, elle, continue de réceptionner 120 paquets par jour dans sa boutique de décoration. Mais elle ne cherche pas la rentabilité, plutôt la visibilité.

"C’est le meilleur moyen pour être connu des habitants ou des gens qui travaillent dans le quartier, souligne-t-elle. Ils savent qu’on existe, qu’on fait de la déco. Donc ils reviennent, même s’ils n’ont pas de nouveaux colis." Et elle estime qu’un quart de ses nouveaux clients ont découvert sa boutique grâce au point relais.

LP avec Joanna Chabas