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Économie

Comment expliquer la surprenante baisse du déficit commercial français?

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Selon les chiffres dévoilés le 8 août par le ministère chargé du Commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger, le déficit commercial de la France s'est affiché en net retrait au premier semestre 2023, en passant de 89 à 54 milliards d'euros.

Le déficit commercial français a fortement diminué au premier semestre. Il est retombé à 54 milliards, contre 89 au cours des six mois précédents, ce qui représente une très nette amélioration puisqu’il faut rappeler qu’en 2022 la France a enregistré son plus gros déficit commercial depuis 1949.  

Alors, comment peut-on expliquer cette rare amélioration? L’essentiel du redressement vient des échanges énergétiques du pays. La baisse des prix de l’énergie ces derniers mois a allégé la facture de nos importations de pétrole et de gaz. D'autant plus que du côté des exportations d’énergie, la France remonte aussi la pente.  

Les secteurs traditionnels performent de nouveau

La France est en effet redevenue le premier pays exportateur d'électricité en Europe, profitant du redémarrage de réacteurs nucléaires et d'un bon niveau de production d'énergie éolienne. 

Faut-il voir dans l’amélioration de notre commerce extérieur les premiers effets de la réindustrialisation? C’est encore trop tôt pour le dire.

Lechypre d’affaires : Déficit commercial, les raisons du rebond français - 09/08
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Car au-delà de l’énergie, les secteurs qui ont contribué au redressement de nos échanges avec le reste du monde sont en réalité les traditionnels champions qui ont tenu leur rang.

L'aéronautique a ainsi vu ses exportations accélérer et affiche un excédent de 16 milliards d'euros, idem pour les parfums et les cosmétiques, avec un excédent de 8 milliards d'euros. Les exportations du secteur automobile ont augmenté de 8%, portées par l'électrique, et le secteur textile a avancé de 3%.  

Du chemin encore à parcourir...

Depuis trois, voire quatre années, des signes positifs existent clairement sur le tissu industriel français. Il y a par exemple plus d’ouvertures d’usines que de fermetures, mais on parle ici de quelques centaines d’emplois industriels créés plutôt que détruits.

Il faut aussi souligner que la France attire plus d’investissements étrangers que l’Allemagne ou le Royaume-Uni. Mais ce n’est que l’amorce d’un redressement alors qu’au cours des 20 années précédentes, le pays a perdu près de la moitié de ses usines et un tiers de ses emplois industriels.  

Les projets récents sont encourageants, comme les grandes usines de batteries situées dans le Nord, mais ils ne se voient pas encore dans les chiffres…

Emmanuel Lechypre