Dette: la France peut-elle être vraiment placée sous tutelle du FMI?

La France est-elle sous la menace d'une mise sous tutelle par le FMI ? C'est ce que font craindre les ministres des Finances successifs, de plus en plus inquiets au sujet des comptes français.
Le Fonds monétaire international (FMI) joue le rôle de gendarme des pays endettés, n'hésitant pas à durement punir les mauvais élèves. C'est donc une véritable incitation à se remettre sur le droit chemin.
Et il est vrai que la situation financière de la France est préoccupante : une dette publique record de 113% du PIB, nourrie par des déficits incontrôlés de 175 milliards d’euros qui vont bientôt engendrer 100 milliards d’intérêts à payer par an.
Les agences de notation qui évaluent la qualité des finances publiques sont donc de plus en plus critiques avec la France. Comme les institutions internationales qui multiplient les prévisions pessimistes, avec un déficit public de 6% du PIB en 2030 selon le FMI.
La France est ainsi de plus en plus vulnérable à la défiance des marchés financiers.
Cure d'austérité
Une intervention du FMI est donc possible, dans plusieurs cas de figure. Tout d'abord, si des investisseurs internationaux ne veulent plus prêter à la France, comme ça a été constaté ponctuellement ces derniers mois au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Japon.
Cela entraînerait une montée en flèche des taux d’intérêt. Le gouvernement n'aurait alors plus le choix que d'appeler le FMI pour lui prêter de l’argent. Mais ce scénario n'est pas des plus plausible : dans ce cas, ça serait plutôt la BCE, dans le cadre de la zone euro, qui viendrait à la rescousse de la France. En effet, des dispositifs sont prévus pour prêter à des États en difficulté.
Mais que la France soit aidée par le FMI ou la BCE ne changera pas grand-chose pour les Français. Dans tous les cas, une aide sera synonyme de l'imposition d’une cure d’austérité drastique pendant plusieurs années pour le pays afin de redresser les finances publiques.
Ce qui signifie 2 ou 3 points de hausses de TVA supplémentaires, un gel des retraites et des prestations sociales... voire même la suppression de certaines d’entre elles.