RMC

Economies d’énergie demandées aux Français: "Tout le monde doit s’y mettre gentiment"

Dans "Apolline Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story, le président de la Commission de régulation de l’énergie Jean-François Carenco a expliqué pourquoi les Français devaient faire des économies d’énergie, notamment en baissant le chauffage. Mais sans que cela soit obligatoire.

Allez-vous baisser le chauffage chez vous pour participer à l’effort sur les économies d’énergie ? Jean-François Carenco, président de la Commission de régulation de l’énergie, invite les Français à "un geste de solidarité", dans un contexte difficile. "On a une crise énergétique sans précédent, qui est due à la faiblesse de notre production nucléaire, qui est conjoncturelle, à la surconsommation du gaz en Asie à la suite de la pandémie de Covid et à la guerre en Ukraine", explique-t-il ce mercredi dans "Apolline Matin" sur RMC et RMC Story, en soulignant que l’Etat a bloqué le prix du gaz et limité à 4% la hausse de l’électricité.

"Consommer moins, c’est un geste de solidarité pour la planète, explique Jean-François Carenco. C’est très bien, finalement. Là, ce n’est pas pour des raisons écologiques, mais ça va nous apprendre à le faire. Et à le faire sereinement. Tout le monde doit s’y mettre gentiment, sereinement. Ce n’est pas obligatoire, c’est juste un geste de solidarité. Je n’oublie pas qu’il y a des gens qui n’y arrivent pas. On ne leur demande rien. Il ne faut pas leur faire croire qu’on va leur demander quelque chose. Chacun doit y aller, les administrations, les entreprises, les particuliers qui peuvent… Tout le monde fait l’effort qu’il peut faire. Il n’y a pas d’obligation. C’est un geste citoyen et solidaire."

"Au pire du pire, et je n’y crois pas, on dira qu’on déleste dans tel ou tel endroit"

Si les Français ne réduisent pas leur consommation d’énergie, c’est dans quelques mois que les conséquences pourraient se faire sentir. "Si on ne le fait pas, on a un risque, l’hiver prochain, qu’on ait une demande de consommation supérieure à notre capacité de la satisfaire, indique le président de la Commission de régulation de l’énergie. Ça ne disjonctera pas. Au pire du pire, et je n’y crois pas, on dira qu’on déleste dans tel ou tel endroit. Ça s’est déjà fait en Bretagne. Ils ne voulaient pas de moyens de production d’électricité, en Bretagne." C’est l’autre point majeur relevé par Jean-François Carenco : l’acceptation par les Français de voir fleurir des éoliennes à côté de chez eux, par exemple.

"Je dis à mes concitoyens, acceptez que pour produire de l’électricité, il y ait quelques nuisances. On a complètement oublié quand on appuie sur le bouton. Ça marche, c’est durable et c’est pas cher. Mais pour cela, il y a eu des dizaines de villages engloutis. Il y a eu des milliers de morts dans les mines de charbon. Et maintenant, on nous dit : ‘Ce n’est pas beau’. Ce n’est pas sérieux. On propose au gouvernement, et ça avance à l’Assemblée nationale, de faciliter l’implantation des énergies renouvelables en France. Le vrai drame français, c’est celui-là." Parce que pour changer de modèle, en réduisant la part des énergies fossiles, il faudra s’appuyer sur d’autres sources. "La décarbonation de notre pays, ça veut dire produire beaucoup plus d’électricité, peut-être deux fois plus", rappelle Jean-François Carenco.

LP