EDF: pourquoi Bruno Le Maire met la pression au comité exécutif

C'est du jamais-vu: le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est invité au comité exécutif d’EDF ce lundi matin pour surveiller les comptes.
Dans une entreprise, il y a le conseil d’administration, qui définit la stratégie à long terme, avec les représentants des actionnaires il se réunit au moins une fois par an. C’est là normalement que la voix de l’Etat, actionnaire unique de EDF, se fait entendre.
Mais d’habitude, jamais l’Etat n’intervient au comité exécutif, au sein de l’équipe qui gère au quotidien l’entreprise. Une équipe sur laquelle Bruno Le Maire a décidé ce lundi de mettre un coup de pression pour s’assurer que l'entreprise publique tiendra le calendrier fixé pour la relance du nucléaire.
Des raisons de s’inquiéter
Il faut dire qu’il a des raisons de s’inquiéter. En janvier, EDF annonçait que son chantier de centrale nucléaire à Hinkley Point, au Royaume-Uni, pourrait connaître jusqu'à six ans de retard et un quasi doublement du coût.
Et un scénario similaire se dessine pour le programme de six EPR2 porté par le gouvernement français, dont la facture provisoire aurait déjà augmenté de 30%, à 67 milliards d’euros. Et ce n'est pas fini... Les factures des fournisseurs d'EDF pour le chantier de Penly gonflent à vue d'oeil, comme Eiffage qui s'occupera du génie civil. Tout laisse craindre qu’EDF, une fois de plus, ne tienne ni ses délais ni ses coûts.
EDF va quand même tenir un engagement: renégocier les contrats qui ont été signés avec les petites PME au moment où les prix de l’électricité étaient au plus haut, pendant la crise énergétique.