RMC
Économie

Épargnants, banques, collectivités locales… qui sont les gagnants et les perdants du livret A à 3%?

placeholder video
L'épargne déposée par les Français sur le livret A, depuis début 2023, n'avait pas été aussi importante depuis 14 ans. Avec 11,2 milliards d'euros déposés, la hausse des taux profite aux épargnants. Mais les banques, assurances et collectivités locales sont les grands perdants de cette hausse des taux.

C'est un montant record. En janvier, 9,3 milliards d'euros ont été récoltés sur le placement préféré des Français, le livret A. C'est un montant record depuis 14 ans pour un mois de janvier. On atteint même les 11,2 milliards d'euros en ajoutant les sommes collectées sur le livret de développement durable (LDD).

Ce chiffre s'explique par la remontée des taux qui rendent ces produits d’épargne de nouveau attractifs avec 3% d’intérêts pour le livret A depuis le 1er février 2023. Il faut remonter à 2008 pour retrouver un taux aussi intéressant - 4% entre le 1er août 2008 et le 1er février 2009 – pour ce livret qui a pu culminer à 8,5% au début des années 1980. Si 3% reste un taux nettement inférieur à l’inflation, cela reste tout de même un placement garanti et les intérêts sont nets d’impôts.

Banques et collectivités locales grands perdants

Si cette hausse apparaît comme une bonne nouvelle pour les épargnants, elle l'est beaucoup moins pour les banques et les collectivité locales, grands perdants de ce nouveau taux. La raison principale vient du fait que le livret A permet de financer le logement social. La remontée des taux de 0,5 à 3% en l’espace d’un an représente donc une charge supplémentaire pour les organismes HLM de l'ordre de 3,7 milliards d’euros sur une année entière: un chiffre considérable.

>>> Le meilleur de l’économie est à retrouver en podcasts sur le site et l’appli RMC

Ce nouveau taux d'intérêt représente également une mauvaise nouvelle pour les banques, qui doivent désormais verser 3% d’intérêts sur les Livrets A de leurs clients, alors qu’en parallèle, la majorité des clients continuent de rembourser des prêts à taux fixes, qui – souvent - avaient été négociés avant la remontée des taux. Pour les assureurs, c'est aussi une mauvaise nouvelle, puisque leurs produits d’épargne concurrents deviennent, en comparaison, moins attractifs. Ils ont dû, d'ailleurs, réagir en augmentant les taux de l’assurance-vie.

De toutes manières, c'est le moment pour les épargnants de foncer et de verser de l’argent sur votre livret A dont le taux devrait encore augmenter avec l'inflation qui continue de galoper: en appliquant la règle de calcul, il pourrait atteindre 3,4% cet été.

Stéphane Pedrazzi avec MM