Fermeture d'usines Michelin: "On vous annonce votre mort", les salariés sous le choc

Plusieurs centaines de salariés se sont rassemblés vendredi à Vannes et à Cholet sur les sites des usines Michelin menacées de fermeture. Des employés qui ont reçu la brève visite du ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, parti très vite après un échange tendu. Le membre du gouvernement a dit regretter profondément la décision de Michelin de fermer ces deux usines, qui menacent 1.250 emplois.
"C'est un choc phénoménal" pour Nicolas Robert, délégué syndical SUD à l'usine de Cholet. Il est encore sonné par cette nouvelle:
"Il y a la manière dont Michelin l'annonce réellement, qui est encore pire. On vous annonce votre mort et voilà et après vous ressortez, vous êtes morts."
C'est la troisième restructuration qu'il connaît chez Michelin. Il n'ira pas mercredi au siège à Clermont-Ferrand, contrairement à la CGT, à moitié désespéré mais aussi pour des questions d'agenda: "Pour moi c'est trop tôt. La mobilisation, on la demandera plus tard, au moment des négociations. J'ai très très peu d'espoir que la direction revienne sur sa décision."
La CGT veut faire craquer la direction
Du côté de la CGT, l'ambition est claire: faire reculer la direction. "C'est vraiment pour commencer à faire voir à Michelin que quand on touche à des salariés de Michelin, que ça soit sur n'importe quel site français, tous les salariés Michelin vont réagir. On va tout faire pour que les salariés de ces deux usines gardent leur emploi chez Michelin et gardent leur emploi sur leur site", explique Romain Baciak, délégué syndical à Clermont-Ferrand.
Une mobilisation prévue mercredi, jour où sera présenté aux syndicats le plan de fermeture des deux usines. Les députés écologistes et insoumis ont demandé la mise en place d'une commission d'enquête sur l'utilisation des fonds publics par Michelin.