Hausse des tarifs d'assurances: Poitiers, Mâcon... Ces communes qui décident de s'en passer

De plus en plus de communes n’arrivent plus à s’assurer en France. C’est un chiffre incroyable : depuis le 1er janvier, 1.500 communes ne sont plus assurées, ça représente une hausse de 50% par an. Cela concerne beaucoup de petites communes mais pas que puisque des villes comme Poitiers (Vienne) ou Mâcon (Saône-et-Loire) ont renoncé à s'assurer, face à l’envolée des primes demandées.
Poitiers était assurée en 2024 pour 163.000 euros avec une franchise de 10.000, les assureurs demandaient cette année 540.000 euros avec une franchise de 50.000 euros.
Plusieurs raisons à cette envolée : la multiplications des accidents climatiques (inondations), qui frappent une expansion urbaine pas toujours bien contrôlée, la multiplication des incivilités voire des émeutes urbaines (1 milliard au total pour celles de 2023) et la difficulté des villes, souvent à évaluer leur patrimoine.
Ce qui est obligatoire et ce qui ne l'est pas
Comment une commune peut vivre sans assurances ? D’abord parce que peu d’assurances sont en réalité obligatoires : celles concernées sont la protection en responsabilité civile automobile visant à couvrir les dommages subis par des tiers et la protection des élus et des agents publics. L'assurance dommages-ouvrages est obligatoire pour les seules constructions à usage d'habitation.
En dehors de ces cas, l'assurance des collectivités territoriales n'est pas obligatoire (immobilier non résidentiel). Et puis les assureurs ont fui ce marché des collectivités: dans les années 2010, il y a eu une guerre des prix entre les assureurs qui a écrasé les tarifs au bénéfice des collectivités mais celle-ci a fait fuir les assureurs du marché des collectivités locales et ne sont restés que Groupama et la Smacl.
Des assureurs étrangers font l'affaire
Pour autant, certains décident de s'assurer mais pas avec des assureurs français. La ville de Dinan (Côtes-d'Armor) a fini par trouver une assurance pour moitié chez un assureur japonais, l’autre moitié dans une compagnie américano-britannique.
Les villes ont besoin de mieux connaître leurs besoins, de développer la prévention et d'assouplir les règles trop rigides des marchés publics, qui interdisent par exemple aux assureurs de venir sur place avant d’établir un contrat.