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Immobilier: comment faire baisser les prix alors que les taux d'intérêt continuent d'augmenter?

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Les prix de l'immobilier tardent à baisser alors que les taux d'intérêt augmentent et rendent les prêts plus difficiles à obtenir pour les ménages. Mais il est possible de faire baisser le prix d'un appartement ou d'une maison même si les propriétaires vendeurs tentent de rester sur leur position.

Acheter un bien immobilier est de plus en plus difficile. Sur le marché, les taux d'emprunt continuent d'augmenter rendant les prêts plus difficiles à obtenir. Alors qu'ils se situaient autour de 1,40% en moyenne au deuxième trimestre 2022, ces taux d'intérêts atteignent aujourd'hui 4%, et les emprunteurs doivent rembourser plus d'argent chaque mois.

Et dans le même temps, les prix des appartements et maisons à vendre ne baissent pas. En tout cas pas assez vite. Conséquence, un tiers des projets immobiliers n'aboutissent pas: "Deux tiers des projets aboutissent, les banques continuent de prêter mais elles prêtent beaucoup plus cher", assure ce mardi à RMC Henry Buzy-Cazaux, président de l'Institut du management des services immobiliers.

"Le coût de l'endettement a été multiplié sur une très courte période, par 4 sur 18 mois. Cela a pris de court les ménages et aussi les prix qui n'ont pour l'instant pas suffisamment fléchi", explique-t-il.

Pouvoir d'achat en baisse

En clair, les ménages désireux d'acheter aujourd'hui voient leur pouvoir d'achat immobilier baisser de 25 à 30%. Concrètement, ceux qui pouvaient emprunter 100.000 euros à la banque il y a un an, ne peuvent emprunter que 75.000 euros aujourd'hui. Tandis que les prix des biens ne baissent pas.

Et la situation pourrait durer: "Les taux d'intérêt ne vont pas baisser de sitôt. Il va falloir s'habituer à des taux d'intérêts autour de 4-5% sur les 2-3 prochaines années, prévient Henry Buzy-Cazaux.

L'invité du jour : Henry Buzy-Cazeaux - 15/08
L'invité du jour : Henry Buzy-Cazeaux - 15/08
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La négociation comme arme de réduction massive des prix

Pour acheter, il y a aujourd'hui deux solutions. La première, la plus douloureuse, est de "faire un effort" sur le choix de son logement prévient Henry Buzy-Cazaux:

"Il y a ceux qui feront un effort sur la superficie ou la localisation qui correspondra moins à leur désir parce que 9 acquisitions sur 10 se font pour des besoins de la vie, comme l'arrivée d'un enfant, un décès, une mobilité professionnelle et sont donc difficiles à reporter".

La seconde est plus offensive et avantageuse pour les acquéreurs: "Ceux qui veulent acheter, doivent forcer leur destin, il faut faire des offres sous le prix. Le pouvoir est passé du côté des acquéreurs, après avoir été pendant 15 ans du côté des vendeurs". En clair, il ne faut pas hésiter à négocier en faisant une contre-offre sous le prix affiché.

"Il faut que les prix aient baissé de 15% en 2023, pour permettre au volume de vente de repartir et que les ménages exclus du marché, reviennent", prévient Henry Buzy-Cazaux. Et pour cela, il faut que les prétentions des vendeurs baissent.

Guillaume Dussourt