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Inflation: de plus en plus de Français font appel à l’aide sociale locale des CCAS

L'inflation précarise de nombreux français qui pour s'en sortir font de plus en plus appel aux CCAS, les centres communaux d'action sociale. Les mairies, qui gèrent les CCAS, lancent un appel à l'aide, craignant de ne plus pouvoir aider les demandeurs.

Face à la crise, les Français semblent se tourner de plus en plus vers leur mairie. Les centres communaux d'action sociale (CCAS) relèvent une hausse des demandes d'aides depuis le début de la crise de l'inflation, pour aider à payer loyer, factures d'énergie ou cantine scolaire.

Quelle que soit la taille de la ville, selon les chiffres que nous avons récoltés, ça grimpe. À Bourges (Cher), il y a 20% de demandes en plus. À Issoudun (Indre), la ville recense 25% de nouveaux bénéficiaires, alors que Perpignan (Pyrénées-Atlantiques) a vu son nombre de foyers aidés doubler avec la mise en place d'un chèque multi service et d'une aide alimentaire. Enfin, à Lyon (Rhône), l'enveloppe des aides allouée au CCAS est passée de 800.000 euros à un million d'euros.

Des Français qui ne s'en sortent plus

Avec ses 1.000 euros de retraite mensuels, Isabelle n’arrive plus à boucler les fins de mois. "Quand ma retraite tombe, elle recouvre mon découvert." Il y a un an, elle a commencé à faire appel au CCAS de Lyon pour s’en sortir:

"Avec mon loyer et des charges qui représentent plus 90% de mes revenus, je n'y arrive pas. On dit la fin du mois, mais ma fin du mois comme au début pour moi", explique-t-elle.

Plus les semaines passent, plus les dossiers affluent. C'est le cas de Samia. Cette agente d'entretien n’y arrive plus. Le mois dernier, elle a déposé un demande d'aide pour payer sa facture d’électricité qui est passée de 75 euros à 135 euros.

"On a été sous le choc en voyant la facture. On ne pouvait pas se permettre de payer immédiatement, donc on a fait appel aux aides."

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L'appel à l'aide des mairies

Parmi les bénéficiaires, on retrouve désormais des profils qui ne faisaient pas de demande d'aide auparavant comme les étudiants. Preuve d'une paupérisation de ces catégories sociales. Malheureusement, ce n’est pas terminé: les prévisions des autorités locales ne sont pas bonnes et les dossiers risquent de continuer d'affluer vers les CCAS.

En cause, "une inflation à retardement qui devrait arriver en milieu d'année" explique Sandrine Runel, adjointe PS au maire de Lyon et vice-présidente du CCAS de la ville, qui attend une réponse politique à ce sujet:

"On attend du gouvernement des mesures assez importantes, sinon les villes ne pourront faire face toutes seules à cette crise et à accompagner l'ensemble des plus précaires" explique l'élue.

A Lyon comme ailleurs, c’est un signal d’alarme : si la crise continue, les mairies ne pourront pas aider tout le monde.

Vincent Chevalier avec Maxime Martinez