Instabilité politique: l'inquiétude de Thierry Cotillard, patron d'Intermarché, qui craint la "récession"

"On comprend le mouvement social, on comprend la colère et l'envie de manifester, mais...". Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires, dans lequel figure Intermarché notamment, a donné son point de vue ce lundi 8 septembre sur RMC sur le mouvement appelant à "tout bloquer" le 10 septembre, et notamment à l'appel de certains manifestants de quitter restaurants et grandes surfaces sans payer.
"Une telle consigne: ça s'appelle du vol", souligne-t-il. "J'en appelle au civisme des manifestants pour que ce genre d'incidents ne se produisent car évidemment nous nous organiserons en fonction", prévient-il.
"La hausse du pouvoir d'achat est inaudible"
Il regrette que, malgré des chiffres qui indiquent que le pouvoir d'achat serait en légère hausse, le climat actuel n'incite pas à la consommation.
"Le ressenti des Français est tout autre. La hausse du pouvoir d'achat est inaudible car tout est anxiogène. Quand on écoute les politiques c'est crise sur crise. Le pouvoir d'achat est en danger", juge-t-il.
"La consommation porte la moitié de la croissance en France. Mais la réaction des Français est catastrophique car dans ce climat anxiogène les Français arrêtent l'achat plaisir et épargnent plus que nos voisins"
"Est-ce que les Français pourront et voudront être festifs en fin d'année?"
Il notait pourtant une tendance positive en début d'année avec une croissance en volume et un retour positif vers l'achat de produits bio.
"Notre inquiétude en tant que distributeur alimentaire: est-ce que le politique ne va pas casser tout ça et on va rentrer dans une récession?", s'interroge-t-il.
"On n'a pas encore de signal (en ce sens), mais en ce moment on est en train d'acheter les produits de Noël, et on a cette inquiètude: est-ce que les Français pourront et voudront être festifs en fin d'année?", lance-t-il dans Apolline Matin.
D'autant que nos voisins européens s'en sortent mieux que nous: "En Pologne, au Portugal ou Belgique, la consommation est plus importante en termes de reprise avec des tendances à +2, 3, 4% alors que nous on est bien derrière", s'inquiète-t-il.