La consigne pour le verre va-t-elle entrainer une augmentation des prix?

La nouvelle vient d'être annoncée: quatre régions françaises vont expérimenter la consigne pour le verre à partir du printemps 2025. Plus de 16 millions de personnes, en Bretagne, en Normandie, dans le Pays de la Loire et dans les Hauts-de-France, payeront un surplus sur leurs bouteilles en verre et, en les rapportant en magasin, récupéreront entre 20 et 30 centimes.
L'opération est avant tout environnementale: elle incite au recyclage et à la réutilisation du verre. Aujourd’hui, on estime à 1% le taux de réemploi des emballages en verre dans la grande distribution. L'objectif, à travers l’expérimentation de cette consigne, est d’atteindre les 10 % d’ici 2027.
Augmentation des prix ?
Pour financer l’organisation et la rémunération des consignes, il faudra bien augmenter le prix des bouteilles en magasin. Une annonce, qui peut faire peur au consommateur.
Car si on prend le fonctionnement de la consigne dans les stades par exemple, il n’y a pas vraiment d’intérêt économique : le consommateur paye 1 € en plus sa boisson, et si le verre est rapporté, il récupère sa pièce. Aucun effet sur le pouvoir d’achat, donc.
D’autant plus que les taux de retour dans les stades sont inférieurs à 30%. Deux spectateurs sur 3 payent ainsi 1€ en plus sur chaque boisson, qu'ils ne récupéreront jamais...
Rémunérateur
...sauf qu’il s’agit de verre en plastique réutilisable, sans valeur. Or, dans le cas des consignes en verre, l’idée est qu’en soutenant les retours, les prestataires pourront revendre le verre recyclé avec une plus-value, car le prix du verre augmente sur les marchés, avec +23 % depuis 2022.
Les 20 à 30 centimes donnés aux consommateurs ne seront pas qu’une simple incitation au retour, mais aussi une véritable rémunération.
C’est ainsi que la consigne fonctionne au Canada depuis 1980. Avec une rémunération de 17 centimes par retour de bouteille, la région du Québec a réalisé un bénéfice net, en 2023, de 180.000 €.