"On ne peut pas tenir": la possibilité d'un "prix plancher" pour les filières viticoles fait débat

Une proposition de loi déposée par les écologistes a été adoptée en première lecture jeudi contre l’avis du gouvernement, pour autoriser les filières agricoles à mettre en place un prix plancher. La possibilité d’une meilleure rémunération dans certaines filières et notamment dans la filière viticole. Celle-ci se réunit ce lundi à Bordeaux avec les plateformes de négoce et de distribution. Le préfet de Nouvelle-Aquitaine sera également présent.
Après de vives tensions autour des bouteilles de Bordeaux à moins de 2 euros dans les grandes surfaces, l'objectif est de réunir tout le monde autour de la table pour apaiser les parties, et peut-être faire des annonces.
Dans l'Entre-Deux-Mers en Gironde, les vignes commencent déjà à fleurir chez André Faugère. Mais pour le viticulteur, c’est de plus en plus difficile de s’occuper de ses 29 hectares.
“On est un peu découragés parce qu’on se dit, je vais travailler, mais je vais perdre de l’argent. Le marché se situe aux environs de 50% des coûts de production. Jusque-là, on était entre 500 et 600 euros le tonneau. Je ne sais pas à qui on peut demander de travailler à moitié prix. On ne peut pas tenir”, assure-t-il.
Des annonces attendues
Alors l’idée d’un prix plancher, il est totalement pour. “Dans la mesure où le prix plancher est calé sur le coût de production, c’est bénéfique. Toute la production y trouverait son compte. On ne devrait pas avoir de bouteille à moins de trois euros. Un AOP Bordeaux à deux euros la bouteille, c’est un produit qui devient discrédité”, indique-t-il.
Le problème, c’est que le prix plancher pourrait aussi devenir un prix plafond qui tirerait vers le bas toute négociation. C’est en tout cas la crainte de Didier Cousiney, président du collectif Viti33, qui demande plutôt un prix rémunérateur.
“Il faut un prix fixé par le préfet, mais pas plancher qui peut aller en montant, mais pas en descendant. On va pouvoir parler de partage des marges à partir de trois euros la bouteille. Et le viticulteur sera bien rémunéré et le distributeur aussi”, détaille-t-il.
Le collectif des annonces fortes aujourd'hui, sans quoi les viticulteurs retourneront dans la rue.