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Économie

"On passe de 1 à 2 navires par an": comment Naval Group s'organise pour accélérer sa production

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Emmanuel Macron a demandé aux industriels de l'armement de produire plus et plus vite. Il les reçoit ce vendredi à l'Élysée. Certains font déjà tout pour accélérer. Comme chez Naval Group où l'on fabrique les frégates de défense et d'intervention, pour la marine.

Emmanuel Macron veut que la France puisse “s’équiper davantage” en matière de défense. Mais les industriels peuvent-ils suivre la cadence ? Sur le site de Lorient de Naval Group, on fabrique notamment les frégates de défense et d’intervention (FDI), qui doivent être livrées à la marine nationale courant 2025. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’entreprise fait tout pour accélérer la cadence.

C’est dans la “forme de construction”, c’est comme cela qu’on appelle cet immense hangar sur le port de Lorient où est assemblée la coque de 122 mètres de long d’une frégate dernière génération de Naval Group.

“Nous nous sommes organisés pour produire jusqu’à deux navires par an. Il y a quelques années, on ne sortait qu’un seul navire par an. On peut grâce à l’effet de série continuer à être plus efficient”, indique Vincent Martinot-Lagarde, directeur des bâtiments de surface de Naval Group.

Une anticipation des futures commandes

Ce qui permet aux bateaux d’être mieux équipés à la sortie du hangar, Clara Inizan, responsable de coordination. "Par exemple, on vise une sortie de forme avec 80% de câbles montés à bord du navire quand par exemple pour la première de série, on en avait que 10%. On a mis en place énormément de retour d’expérience des navires précédents. Ce qu’on fait c’est qu’on remet les mêmes équipes dans les mêmes zones du bateau", explique-t-elle.

L’entreprise a aussi anticipé sur de futures commandes, explique le directeur des bâtiments de surface Vincent Martinot-Lagarde.

“Il y a un travail de fond depuis à peu près trois ans. En continuant d’investir une dizaine de millions par an, on a construit plus de surface, des halles de peinture ou de pré-armement. Tout cet ensemble nous permettra de répondre à la demande d’accélération au bénéfice de la défense de la France ou de ses alliés”, indique-t-il.

L’entreprise s’est aussi doté d’un chantier école pour recruter au plus près de ses besoins.

Martin Cadoret avec Guillaume Descours