Plans sociaux: "À quoi ont servi les aides depuis le Covid?", interroge Denis Gravouil de la CGT

Le secteur industriel français est en tension depuis quelques semaines. Michelin a annoncé la fermeture de deux usines en France, Auchan un plan social de grande ampleur. Le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, a prévenu que ces cas de figure devraient se multiplier. Autrement dit, les suppressions de postes chez Michelin et Auchan ne seraient qu'un début.
Les syndicats de plusieurs secteurs se mettent donc en marche et lancent des appels à la grève et à la mobilisation pour les prochaines semaines. Invité d'Apolline Matin, ce lundi sur RMC et RMC Story, Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT, pointe du doigt "un problème de stratégie industrielle".
"On n'a pas de conditionnement des aides. S'il y a des aides publiques, elles doivent servir à maintenir et conserver l'emploi. C'est ce que font d'ailleurs d'autres pays, comme les États-Unis", explique-t-il.
Le représentant syndical met en cause le but des aides publiques versées par le gouvernement depuis plusieurs années: "Toutes ces aides publiques qui ont été importantes depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron, depuis le Covid-19, à quoi ont-elles servi ? Ça ne sert pas à conserver l'emploi et à le développer".
La CGT au soutien des salariés dont l'emploi est menacé
La priorité, selon la CGT, c'est "augmenter les salaires". "Ce n'est pas en baissant les cotisations, qui sont du salaire pour plus tard pour la retraite par exemple, mais c'est en augmentant les salaires. Ça fait des années qu'on n'augmente pas les salaires, tout le monde le dit", détaille Denis Gravouil, qui déplore "l'échec du libre-échange pur".
Pour inverser la tendance, les salariés au sein des entreprises s'organisent. Denis Gravouil assure que la CGT a pour "responsabilité de les accompagner". "Il faut bouger maintenant. Ce qui est en train de se passer, c'est que toutes les promesses comme quoi la politique de l'offre allait créer de la prospérité, on voit exactement l'inverse se produire", ajoute le secrétaire confédéral de la CGT.