Fermetures d'usines: les salariés craignent une multiplication des plans sociaux

L'inquiétude monte chez les salariés des sites industriels. Après les annonces, mardi, de la fermeture de deux usines Michelin (à Vannes et Cholet) et du plan social massif chez Auchan, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a affirmé dans le JDD que "les conditions économiques se durcissaient sensiblement".
Dimanche, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a également prévenu: "Nous sommes au début d'une violente saignée industrielle", dans une interview accordée à La Tribune Dimanche. "On estime que plus de 150.000 emplois vont disparaître, probablement plus", a-t-elle avancé. Selon la CGT, près de 200 plans sociaux sont attendus.
Des menaces de plans sociaux qui inquiètent logiquement les salariés concernés. À Douvrin, dans le Nord, l'usine Stellantis produit des moteurs depuis 1969, mais les employés ne savent pas pour combien de temps encore. Régis Scheenaerts, sécrétaire syndical CGT, est inquiet: "Là, la direction a arrêté le 8 novembre, c'est tout récent, la production d'un moteur sur les trois, qui est transférée en Hongrie. Les deux autres, un moteur diesel et un moteur essence, sont en phase de subir le même sort."
700 salariés seraient concernés, mais Stellantis dément tout projet de fermeture de site en France. Pour le moment, car il y a un mois, son directeur général Carlos Tavares annonçait ne pas exclure des arrêts d'usines.
Les moyennes et petites entreprises aussi concernées
Les entreprises de plus petite taille ne sont pas épargnées, comme l'usine chimique de WeylChem Lamotte dans l'Oise.
"Nous avons appris que nous perdions notre plus gros client, et puis est arrivée en octobre l'annonce du plan social avec la suppression de 130 emplois sur une société qui en compte 400", se désole Grégory Dubos, secrétaire syndical CGT.
Une situation intenable pour les salariés: "On ne savait pas si au mois de janvier, au mois de février, ils allaient pouvoir continuer à remplir leur frigo. C'est un bassin d'emplois, dans l'industrie chimique, pas mal sinistré." Après une grève la semaine dernière, Grégory Dubos va continuer les négociations en espérant sauver le maximum d'emploi.