"Produire plus, pour manger mieux": le "slogan" d'Annie Gennevard rassure-t-il les agriculteurs?

La ministre de l'Agriculture a inauguré dimanche le stand du ministère au Salon, Porte de Versailles à Paris. Annie Genevard a dit se battre "chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète" et veut ainsi "produire plus, pour manger mieux".
"Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire", a-t-elle déclaré, appelant à "sonner la mobilisation générale".
Alors faut-il moins de normes environnementales pour produire plus ? Entre les moutons et les vaches, les agriculteurs se montrent méfiants. “Ils ont parlé maintenant, on veut voir ce que ça donne”, appuie l’un d’eux.
Mais Grégory salue les propos de la ministre, ce salarié agricole estime que les normes environnementales étouffent les exploitations. “Aujourd'hui, si on bride trop, il n’y aura plus d’agriculture française et on importera d’autres pays qui seront peut-être pires que nous”, estime-t-il.
La question des salaires en question
Emile-Henri et Sophie sont éleveurs dans le Nord. “À partir du moment où on entend moins de norme, on est content parce qu'on en a assez”, assure l’agriculteur.
"Il faut qu’on nous fasse plus confiance parce que nous, notre métier, on le connaît. On ne va pas retourner dans les années où quand ils ont découvert les pesticides, c’était à tout bout de champ. Vous verriez les prix de chaque produit, je peux vous dire qu’on mesure au millimètre près ce qu’on met dedans”, indique Sophie.
Toutes les règles ne doivent pas sauter, nuancent-ils. Annie Genevard oublie l'essentiel de son côté, embraye Jean-Bernard, un éleveur laitier du Doubs. “Si on veut demain que les agriculteurs produisent encore, il faut qu’ils soient bien rémunérés. Prenez l’exemple du lait, dans 99% des cas, c’est celui qui nous achète le lait qui fixe le prix”, assure-t-il.
Le revenu est donc une priorité pour lui pour que les exploitations prospèrent et qu'il ne soit plus nécessaire d'importer des produits agricoles.