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200.000 emplois menacés: la CGT craint une "saignée industrielle" et de nombreux licenciements

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La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet alerte sur le risque de "saignée industrielle" et craint 200.000 licenciements en France, à travers 250 plans sociaux. Avec des répercussions sur l'ensemble du marché de l'emploi.

Alerte rouge. La situation de l'emploi en France est critique. La CGT craint même "une saignée industrielle" et un "raz-de-marée" de suppression d'emplois avec 200.000 postes menacés et 250 plans sociaux, principalement dans l'industrie.

"Il y a une accélération très forte de la dégradation de la situation", alerte ce mercredi dans les colonnes des Échos la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet qui évoque précisément "près de 250 plans de licenciements en préparation, concernant entre 170.000 et 200.000 emplois".

Les industriels accusés d'avoir profité de l'inflation

Sont concernés par "un raz-de-marée" et des plans en cascade, les secteurs en crise comme l'automobile et l'aérospatial mais aussi la grande distribution. "Ces plans ont lieu surtout dans les grandes entreprises, les restructurations risquent d'avoir des conséquences sur les petits sous-traitants, beaucoup plus nombreux", avertit Sophie Binet.

200 000 emplois menacés : vers une "saignée industrielle" - 27/11
200 000 emplois menacés : vers une "saignée industrielle" - 27/11
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Elle dénonce la "responsabilité des grandes entreprises qui auraient "fait le choix pendant la période d'inflation d'augmenter leurs marges et leurs prix pour augmenter leurs dividendes". Conséquence, les investissements auraient baissé dans le même temps, tout comme les salaires en euros constants.

"Mon patron n'y arrive plus"

La saignée industrielle et les conséquences par ricochet pour les sous-traitants, David va les connaître: "Je vais être licencié le 31 décembre", témoigne aux Grandes Gueules ce chauffeur-livreur d'Indre-et-Loire qui travaille dans une PME. "On était quatre et maintenant je suis seul. Mon patron n'y arrive plus, il a déjà licencié trois personnes avant", raconte le quinquagénaire, qui livre essentiellement l'industrie pharmaceutique.

"On travaille pour un gros qui a baissé les prix. Les gros bouffent toutes les PME et beaucoup de chauffeurs-livreurs sont licenciés", déplore David sur RMC et RMC Story.

Le plan de la CGT

Pour éviter la saignée générale, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet plaide pour "un retour aux prix régulés" de l'énergie pour l'industrie, "qui tienne compte du coût de production" et des investissements nécessaires à la relance du nucléaire. La syndicaliste réclame également la mise en place par l'Europe de barrières douanières "plus protectrices".

Sophie Binet veut aussi "un renforcement de la loi Florange", qui oblige un employeur à chercher un repreneur en cas de projet de fermeture et son élargissement aux PME de 50 salariés ou plus.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC