"C'est une question de vie ou de mort": les taxis de nouveau dans la rue "à partir du 5 septembre"

La colère des chauffeurs de taxis bientôt de retour? Le secrétaire général de la Fédération nationale des taxis Dominique Buisson, annonce, sur RMC, que la mobilisation reprendrait "à partir du 5 septembre", avec comme "point d'orgue les Champs-Élysées". Les syndicats doivent se réunir cette après-midi.
La mobilisation record de mai dernier avait déjà provoqué de grosses perturbations. Cela pourrait de nouveau être le cas. Les chauffeurs de taxis s'opposent, notamment, contre la nouvelle convention du transport sanitaire proposée par l'Assurance maladie parue début août.
Les conditions du transport sanitaire posent problème
"Les ministres ont travaillé avec les fédérations, mais la décision est parue dans les mêmes conditions, c'est-à-dire qu'aucune de nos remarques n'a été prise en compte", se désole Dominique Buisson.
"On a changé quelques petits curseurs, mais la base même du mécontentement est toujours là", regrette le secrétaire général de la FNDT.
La nouvelle convention prévoit de changer les conditions de prise en charge des transports de patients. Le transport sanitaire est assuré par les taxis habilités à transporter les malades depuis ou vers leurs lieux de soins. Le principal point de blocage est le non-remboursement du retour à vide pour les chauffeurs après une course.
Sur le parvis de l'hôpital Georges Pompidou à Paris, un des chauffeurs stationnés, qui transporte depuis 17 ans des malades, ira manifester "parce que c'est une question de vie ou de mort".
Selon lui, la mesure va pousser les chauffeurs de taxi à délaisser le transport sanitaire, "parce que ce n'est pas intéressant", alors même que le secteur manque déjà de chauffeurs.
"Sur une compagnie que j'ai, avec la flotte qu'on a, on est sur une trentaine de refus par jour. Une dame vient de m'appeler. Elle a téléphoné à tous les taxis du coin, personne ne veut venir, aux ambulanciers, personne ne veut venir. C'est une dame qui n'aura pas de soin", constate un gérant en Normandie. "Aujourd'hui, vous n'allez pas faire neuf kilomètres pour facturer une prise en charge qui va être à neuf euros."
Les professionnels préviennent aussi que les trajets pour les enfants entre l'école et l'hôpital seront particulièrement touchés.
Pas de lien avec le 10 septembre
Le secrétaire général de la FNDT Dominique Buisson appelle "les pharmaciens, médecins et kinésithérapeutes" à les "rejoindre", parce qu'ils "sont eux-mêmes impactés".
Pour autant, Dominique Buisson refuse que la mobilisation des taxis se rapproche du mouvement du 10 septembre qui appelle à bloquer tout le pays, dans tous les secteurs. "On n'est pas sur les mêmes longueurs d'ondes", conclut le représentant de la FNDT.