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"Ce n’est plus une vie, c’est de l’esclavage": deux salariés d'un hypermarché virés pour avoir refusé de travailler le dimanche

Les deux salariés de l'hypermarché Cora de Saint-Jouan-des-Guérets tout près de Saint-Malo ont été notifiés de leur renvoi pour faute grave par courrier.

Deux salariés d’un hypermarché Cora près de Saint-Malo, ont été licenciés parce qu’ils ont refusé de travailler le dimanche. L’un était un homme qui travaillait depuis 8 ans au rayon crémerie du magasin. 

L’autre, Christèle, avait 18 ans d'ancienneté dans l'entreprise, elle y travaillait comme caissière et hôtesse d'accueil jusqu'à ce courrier du 26 avril 2019: "Je me vois contraint de vous notifier votre licenciement immédiat pour faute grave", lit l’ex-employée.

Son directeur la licencie sans indemnité avec pour motif le fait qu’elle refuse de travailler le dimanche. 

"Après 18 ans de boîte, j’étais comme un torchon, c’est comme si je n’existais pas. Pour moi, le dimanche c’est sacré, le dimanche, c’est en famille. J’irais jusqu’au bout. Sur mon contrat de travail, s'est bien marqué du lundi au samedi, ce n’est jamais spécifié le dimanche. Ce sera les prud’hommes direct, je ne lâcherai pas l’affaire", indique-t-elle.

Un recours au prud'hommes

Les deux dossiers sont entre les mains de Cyril Lechevestrier délégué syndical CFTC chez Cora. 

"On dit la loi Macron, le travail du dimanche, ça sera sur la base du volontariat, on s’aperçoit qu’il n’en n’est rien. On travaille, je pense pour tous les salariés de Cora, des fois depuis 5 heures du matin jusqu’à 21 heures le soir. On se retrouve à devoir travailler en plus le dimanche. Ce n’est plus une vie, c’est de l’esclavage", estime le syndicaliste. 

La direction du Cora de Saint-Jouan-des-Guérets tout près de Saint-Malo n'a pas souhaité répondre à nos questions. 

Anaïs Denet avec Guillaume Descours