Charente: les producteurs de melons peinent à recruter des saisonniers
Pour le melon charentais produit en France, il faudra encore attendre quelques semaines. Les producteurs recrutent en ce moment leurs saisonniers qui ramasseront les melons cet été, de juin à septembre. Problème: ces emplois physiques et mal payés peinent à attirer des candidats.
"On fait 300 inscriptions parce que sinon on est sûrs de ne pas avoir les 150 personnes"
Un phénomène qui s'aggrave depuis 10 ans maintenant, et impossible selon les producteurs, d'augmenter les salaires pour attirer plus de monde car la concurrence européenne est trop forte. Pour 35 heures de travail, les saisonniers sont payés au Smic, congés payés en prime.
Conséquence du manque de main d'œuvre, des maraîchers commencent à réduire volontairement les surfaces plantées. Une situation qui inquiète et qui stress Sandrine Bogers, productrice en Vendée, qui cherche à recruter les 150 saisonniers dont elle a besoin: "On fait à peu près 300 inscriptions parce que sinon on est sûrs de ne pas avoir les 150 personnes".
"Pôle emploi, le département nous aident sur la communication"
L'année dernière, 30 saisonniers ont manqué à l'appel faute de moyens de locomotion, ou de logement. Résultat: Sandrine a produit 300 tonnes de melons en moins. Alors cette année elle a dû davantage communiquer.
"On a lancé des campagnes d'affichages dans les écoles, on a fait des flyers de distribution, Pôle emploi, le département nous aident un peu sur la communication pour le recrutement des saisonniers en melon".
"C'est délicat quand on n’a pas le droit de faire d’heures supplémentaires"
Une des solutions, pour Julien Godet, le président du syndicat des producteurs de melons du Haut-Poitou, assouplir le droit du travail des mineurs, leur permettre par exemple d'effectuer des heures supplémentaires.
"Quand on se retrouve en période très chaude, on a des pics de récolte et du coup, on se retrouve à avoir besoin de travailler plus et plus longtemps pour faire face aux récoltes de melons. C’est vrai que c’est délicat quand on n’a pas le droit de faire d’heures supplémentaires".
Chaque année, 246.000 tonnes de melons sont produites en France.