Contrôle des chômeurs: "Il faudrait commencer par appliquer ce qui existe"
Faut-il augmenter les sanctions envers les chômeurs qui ne recherchent pas activement un travail ? Allégées pour les uns, alourdies pour les autres : le gouvernement a dévoilé lundi un arsenal rénové de sanctions contre les chômeurs qui ne respectent pas certaines obligations, dont plusieurs syndicats ont dénoncé la sévérité.
Le ministère du Travail a présenté aux partenaires sociaux une échelle de sanctions totalement remodelée. Certaines ont disparu - comme celles pour refus d'une formation -, d'autres ont été allégées - 15 jours au lieu de deux mois en cas d'absence à un entretien.
Le préfet a déjà la capacité de prendre des sanctions
Invité de Bourdin direct ce mardi, Bertrand Martinot, économiste et collaborateur à l'institut Montaigne, assure que ces nouvelles mesures ne sont pas forcément utiles car il existe déjà un arsenal qui n'est pas exploité.
"Le problème c’est de le rendre efficace. Aujourd'hui, Pôle Emploi a la possibilité de radier. Mais une radiation ne fait que suspendre les droits. Mais pour réduire le montant des allocations ou les supprimer, il faut demander au préfet. C’est ce que dit la loi."
"Le préfet n’a plus de fonctionnaires en charge pour faire ce travail"
En revanche la tendance actuelle est à la baisse du nombre de fonctionnaires, et Bertrand Martinot ne manque pas de rappeler que cette capacité de nuisance n'est pas utilisée par le préfet, car il n'y a personne pour le faire.
"Le préfet n’a plus de fonctionnaires en charge pour faire ce travail. Ce qui fait qu’il n’y a pas de sanctions effectives, car on ne s’est pas donné les moyens administratifs de les mettre en oeuvre. Plutôt que de réfléchir à la multiplication des sanctions, ou à leur alourdissement, il faudrait commencer à appliquer ce qui existe."