Emmanuel Macron appelle à "la vigilance" face au terrorisme islamiste: les entreprises ont-elles un rôle à jouer?

Emmanuel Macron dit vouloir une "société de la vigilance" unie pour "faire bloc contre l'hydre islamiste". Un discours qui divise, notamment au sein des entreprises.

Emmanuel Macron appelle-t-il à la délation générale? Ce mardi, lors de son discours en hommage aux 4 victimes de Mickaël Harpon, le chef de l’Etat a appelé à chacun d'être vigilant: "L'administration seule et tous les services de l'Etat ne sauront venir à bout de l'hydre islamiste".

Policiers, gendarmes, fonctionnaires et autres agents ne doivent plus être les seuls à traquer l'ennemi. Le président de la république demande aux citoyens d’ouvrir grand les yeux et les oreilles. Une pratique qui divise.

"Chaque salarié doit évidemment alerter son manager, alerter le directeur des ressources humaines"

Au sein des entreprises certains dirigeants estiment avoir un rôle à jouer face à la montée du radicalisme religieux.

Refuser de serrer la main d'une femme ou prier pendant les heures de bureaux... Dès qu'un comportement apparaît comme suspect au travail, il doit être signalé, selon Stéphane Volant, président du Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises: "Chaque salarié qui est témoin de ce qu’il lui paraît non conforme aux règles du vivre ensemble, doit évidemment alerter son manager, alerter le directeur des ressources humaines".

"L’Etat se décharge sur les citoyens parce qu’il est en carence à créer de la paix sociale"

Ce n'est pas à l'entreprise d'assurer cette surveillance au quotidien estime le président de la Ligue des Droits de l'Homme, Malik Salemkour.

"Face au terrorisme, ce n’est pas vers le citoyen qu’il faut se tourner mais vers le renseignement, la justice, la police. L’Etat se décharge sur les citoyens parce qu’il est en carence à créer de la paix sociale. Lorsqu’on est simplement sur votre comportement n’est pas le mien, votre religion n’est pas la mienne là on entre dans une autre société qui est celle de la division".

Depuis quelques jours l'Etat diffuse un "kit pédagogique" auprès des préfectures, chargées de former et de sensibiliser chefs d'entreprises et responsables syndicaux au radicalisme religieux.

Caroline Philippe (avec Caroline Petit)