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Faut-il généraliser la semaine de quatre jours? "Ni loi, ni normes, laissez-nous vivre"

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Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME-Île-de-France, estime ce lundi 20 mai sur RMC qu'il ne faut pas forcer la main aux entreprises concernant la semaine de quatre jours et laisser place au "bon sens" du cas par cas.

Les ponts du printemps se poursuivent et s'enchaînent. Après le 1er-Mai, le 8-Mai et le jeudi de l'Ascension, c'est le début d'une nouvelle semaine réduite à quatre jours pour de nombreux chanceux cette semaine avec le lundi de Pentecôte férié.

De quoi rouvrir le débat sur la semaine de quatre jours, un sujet qui n'est pas tabou pour le Premier ministre Gabriel Attal qui disait dans son discours de politique générale ne pas être opposé à cette "souplesse", déjà en phase de test dans certaines entreprises et administrations. La RATP a, en ce sens, récemment lancé une expérimentation pour "améliorer la qualité de vie au travail".

"C'est une belle idée, un beau projet, mais..."

Mais Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) pour l'Île-de-France, n'est pas encore totalement convaincu, alors que son organisme a calculé que cela reviendrait à accorder 47 jours à ses salariés contre 1h50 de travail quotidien en plus sur ces quatre jours.

"C'est une belle idée, un beau projet, mais c'est quelque chose qu'il ne faut appliquer que si c'est vraiment possible, qu'on a vraiment envie et que l'entreprise peut se permettre".

Il prend l'exemple des familles monoparentales pour justifier le fait que faire 1h50 de plus n'est pas forcément un choix que ferait l'ensemble des salariés. "Quand on part plus tôt le matin et part plus tard le soir, comment on fait pour s'occuper des enfants?", interroge-t-il.

"C'est pour ça que je suis contre une loi, il faut du cas par cas en fonction des territoires, des entreprises, de la demande des collaborateurs", plaide-t-il, demandant aux entrepreneurs de faire "comme ils peuvent".
Le parti-pris : Semaine de 4 jours, laisser les entreprises choisir ? - 20/05
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"On a déjà trop de normes"

Florian, auditeur RMC et patron d'une boulangerie, apporte des arguments à ce point de vue, assurant qu'il est impossible de mettre en place cela pour tous les salariés de son entreprise.

"Derrière (au fournil), on peut car on est moins soumis aux heures d'ouverture spécifiques. Mais côté vente, on ne peut pas mettre ça en place car avec la fermeture du midi, ça ferait de trop grosses journées", illustre-t-il, notant en revanche que ceux travaillant en arrière-boutique sont en revanche "très contents" de travailler en quatre jours.

"Pour un des boulangers qui ne travaille donc plus le mercredi, ça lui fait des frais de route en moins et des frais de garde en moins", assure Florian.

Bernard Cohen-Hadad concède que ça peut être utile, mais au cas par cas. "Pas de loi, pas de norme, on en a déjà trop, laissez-nous vivre! C'est une relation de gré à gré qui fait partie du contrat social", résume-t-il.

https://twitter.com/jamesabbott1 James Abbott Journaliste RMC