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Fin de l'aide au gazole: les pêcheurs dénonce "une trahison" de l'Etat et annoncent "un cataclysme"

Un port de pêche

Un port de pêche - Mychele Daniau - AFP

Le gouvernement a annoncé la fin de l'aide au gazole pour les pêcheurs, qui évoquent une "trahison" de la part de l'Etat et craignent de ne pas y survivre.

Le président du comité national des pêches Olivier Le Nezet a qualifié ce jeudi de "cataclysme" la fin annoncée de l'aide au gazole pour les pêcheurs, dénonçant la "trahison" du gouvernement face à une filière qui "joue sa survie", devant les assises de la pêche à Nice.

"Cette filière est au bout du bout. Le soutien n'est pas à la hauteur", a-t-il affirmé, appelant le secrétaire d'Etat à la Mer Hervé Berville à "assumer un cataclysme qui sera la fin de la filière halieutique française".

Hervé Berville est attendu vendredi matin à Nice. Samedi, il a confirmé que les aides à la trésorerie de 20 centimes (hors taxe) par litre de gazole s'arrêteraient le 15 octobre. Ces mesures, reconduites plusieurs fois pour un montant total de 75 millions d'euros, avaient été mises en place en mars 2022 pour aider les pêcheurs face à la flambée du gazole après l'invasion russe de l'Ukraine.

"Il faut arrêter de se foutre de la gueule du monde"

Mercredi, les principales organisations représentant le secteur de la pêche ont dénoncé le "désengagement" de l'Etat, rappelant la succession de crises subies par les pêcheurs, du Covid à la flambée de l'énergie, en passant par le Brexit.

"On est en train de rayer d'un revers de main l'identité maritime de la France. On est là pour nourrir la population. Il faut arrêter de se foutre de la gueule du monde", a tempêté le président du comité national.

L'Etat doit "prendre ses responsabilités"

"En agriculture, on est capable quand il y a une crise du porc de mettre 270 millions d'euros sur la table. Et on n'est pas capable de mettre 50 ou 60 millions sur l'ensemble d'une filière (pêche) ?", a-t-il demandé.

Pourtant, "il y a des solutions", a ajouté Olivier Le Nezet, jugeant qu'il revenait à l'Etat de "prendre ses responsabilités", sans écarter la possibilité d'une aide venant du secteur privé.

Il a sévèrement jugé l'action du gouvernement, dont il estime qu'il n'a pas assez plaidé la cause des pêcheurs à Bruxelles, notamment pour obtenir le relèvement du plafond des aides - octroyées par entreprise, quel que soit le nombre de navires.

G.D. avec AFP