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"Gilets jaunes": les chômeurs, grands oubliés du gouvernement?

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Le nombre de demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité a reculé en France métropolitaine au quatrième trimestre et sur l'ensemble de l'année dernière. Mais depuis maintenant 11 semaines, le mouvement des "gilets jaunes" semble avoir un peu évincé les chômeurs de l’actualité et des priorités du gouvernement.

Bonne nouvelle: 2018 s'est terminé par une embellie sur le chômage! Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A, c'est-à-dire sans aucune activité, a reculé de 1,1% le trimestre dernier. Sur un an, la tendance se confirme, il s'inscrit en baisse de 1,4%.

En ajoutant les catégories B et C, personnes exerçant une activité réduite, le nombre d'inscrits à Pôle emploi tenus de rechercher un emploi a reculé de 0,8%, soit 44.600 personnes de moins en un trimestre, à 5,605 millions. Sur un an, le nombre total des inscrits dans les catégories A, B et C recule lui aussi de 0,3%.

"C'est encourageant", s'est donc félicitée Muriel Pénicaud, la ministre du Travail. Mais cette très légère baisse, dans un contexte d'incertitude économique, pèse encore sur la France. Notamment au moment où les partenaires sociaux négocient une difficile réforme de l'assurance-chômage.

"Le mouvement des gilets jaunes ne concerne pas les chômeurs"

Pourtant, les chômeurs ont un peu disparu de l'actualité, et ne sont pas les plus présents dans le mouvement des "gilets jaunes". Depuis 11 semaines, les annonces gouvernementales sont surtout faites en direction des salariés précaires ou des petites retraites.

Après des dizaines de petits boulots, mal payés, Cécile, 44 ans, est à la recherche d'un emploi stable depuis 5 ans, dans les ressources humaines. Elle comprend le mouvement des "gilets jaunes" et le soutient, mais quand elle voit les annonces récentes du gouvernement.

"Ça ne concerne pas les chômeurs. Par contre, on est concernés par la baisse des APL, la hausse du prix du gaz et de l’électricité par toutes les taxes".

Cécile qui déplore également la façon dont sont traité les chômeurs: "Ce qu’on a pu entendre c’est que les chômeurs sont des fainéants, qu’ils n’ont qu’à traverser la route pour trouver un emploi, les chômeurs sont vraiment des laissés-pour-compte".

"Le dispositif de formation professionnelle concerne surtout des salariés"

Pour les associations, plutôt que de durcir les sanctions, il faut développer les formations. Hélène Cazalis, est délégué générale adjointe de Solidarités Nouvelles face au chômage.

"Le dispositif de formation professionnelle concerne surtout des salariés, surtout des personnes en emploi stable. Les chômeurs de longue durée, se sont souvent les personnes les moins formées et pourtant, ce sont de loin celles qui en auraient le plus besoin".

Autre axe à développer: l'accompagnement. Une mesure qui porte ses fruits, 64% des chômeurs qui sont accompagnés par cette association finissent par retrouver un emploi.

Rémi Ink (avec Caroline Petit)