Grève: "L'hôpital est déshumanisé, on est des pions", le témoignage poignant d'un jeune infirmier

Les infirmiers et aides-soignants du secteur hospitalier sont appelés à la grève ce mardi, aux côtés des 5,4 millions d'agents du service public. William, 27 ans, infirmier à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière était l'invité de Jean-Jacques Bourdin ce mardi, pour dénoncer les conditions de travail du personnel hospitaliers.

Dégradation des conditions de travail, pression, déshumanisation. Le personnel hospitalier est appelé à la grève ce mardi par une dizaine de syndicats de praticiens hospitaliers. Ce matin dans Bourdin Direct, William, jeune infirmier de 27 ans, témoignait de ses conditions de travail.

"On nous maltraite en nous faisant tout faire. On fait secrétaire, logisticien, brancardier, on est bazardé partout, on n'a plus de temps pour les patients. On fait les soins dans de mauvaises conditions. On est insatisfait de notre travail, on a une pression énorme, donc oui, on peut se sentir un peu mal-aimé. On n'a pas de reconnaissance", s'est-il ému.

"On ne nous donne pas les moyens de faire notre métier"

Se disant "vent debout" contre les annonces du gouvernement, le jeune infirmier a dénoncé une déshumanisation de l'hôpital public: "L'hôpital est désorganisé, déshumanisé. Il n'y a plus de réel suivi des patients. Nous sommes des pions. J'ai vu des collègues en pleurs, à bout quand elles se rendaient compte qu'elles ne pouvaient plus s'occuper des patients. J'ai fait trois ans d'études avec des valeurs très fortes et on ne nous donne pas les moyens de faire notre métier".

Et de déplorer les conditions d'accueil des patients: "Je suis scandalisé. Je vois des patients en fin de vie qui sont obligés d'avoir des boules Quiès et prendre de la morphine pour pouvoir partir tranquillement parce qu'il y a des travaux juste en dessous. Pas plus tard qu'hier, j'ai une mamie adorable qui me disait qu'elle était en soins intensifs et qu'elle n'avait pas pu dormir pendant 3 jours à cause des travaux. Je suis scandalisé de la façon dont on traite les patients aujourd'hui dans l'hôpital public".

P.B.