"J'en ai encore pour 40.000 euros": l'expulsion de l'imam Mahjoubi stoppe la construction de maisons

La maison de Keven Peuvrel, dont le chantier est à l'arrêt après l'expulsion de l'imam Mahjoub Mahjoubi - RMC
L'expulsion de l'imam Mahjoub Mahjoubi a des conséquences sur un chantier dans le sud de la France. Depuis le renvoi de cet imam du Gard vers la Tunisie en raison de prêches jugés provocateurs et discriminants notamment envers les femmes, sa société de construction, Provence Villas, est en grande difficulté financière et devrait bientôt déposer le bilan.
Résultat: plusieurs clients s'estiment laissés sur le carreau, avec des chantiers à l'abandon. C'est le cas de Keven Peuvrel, dont la construction de sa maison dans le Vaucluse est complètement bloquée.
Les travaux ont bien commencé à l'été 2023 pour cet infirmier de 29 ans, sa femme et leur petite fille. "La maison avançait comme il fallait", raconte Keven à RMC. Jusqu'à il y a trois mois, quand Mahjoub Mahjoubi se fait expulser de France. Ses comptes sont clôturés, les contrats avec les fournisseurs s'arrêtent.
"Je m'estime victime collatérale"
Résultat, le chantier est bloqué: "En gros, il y a les murs, c'est tout. J'ai payé 102.000 euros et je n'ai que les trois quarts des murs. Je n'ai pas de marches, je n'ai pas ma charpente". Keven doit désormais trouver de nouveaux fournisseurs: "Il y a le maçon à payer, le couvreur, le poseur de menuiserie, j'en ai encore pour 40.000 euros de travaux. L'imam Mahjoubi dit que j'en ai pour 10.000 euros mais non, ça ne coûte pas que ça".
Et c'est un poids financier inattendu pour cette famille, conséquence indirecte de l'expulsion de l'imam. "Je n'ai plus les moyens financiers de finir ma maison. Mon salaire est de 2.300 euros par mois, ma femme est en congé parental à 500 euros par mois. Je n'ai pas demandé à ce que l'imam soit exclu, je m'estime victime collatérale parce que je n'ai rien demandé à personne", ajoute Keven.
Dix autres propriétaires se disent lésés, pour un préjudice total estimé à 275.000 euros. Joint par téléphone, l'imam Mahjoub Mahjoubi assure avoir laissé 21.000 euros de trésorerie sur sa société. Un argent qui a pu permettre de continuer certains travaux, avance-t-il.